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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/18

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Histoire

Elle n’est pas bien, ai-je répliqué. Mais c’est la plus charmante Malade qu’on ait jamais vue. Elle est gaie pour ne pas causer de peine à ses Amis. Elle entre dans toutes leurs conversations, leurs plaisirs, leurs amusemens. Elle voudroit que personne ne la crût malade. Si ses yeux chargés, ses levres pâles, & le changement de son teint ne la trahissoient pas, nous n’apprendrions pas d’elle-même qu’elle souffre. Il se trouve des femmes qui arrivent plutôt que d’autres à la perfection, & dont la décadence n’est pas moins prompte. La pauvre Miss Byron ne paroît pas faite pour une longue durée.

Mais devrois-je vous marquer toutes ces choses-là, ma chere ? Cependant je sais que Clémentine & vous, vous êtes riches en grandeur d’ame.

Mon Frere a paru tout-à-fait fâché contre moi. Cher Ami, a-t-il dit au Docteur Barlet, de grace, expliquez-moi ce que signifie le discours de Charlotte. Elle aime à badiner. Miss Byron a reçu du Ciel un très-bon tempérament. À peine est-elle dans la fleur de l’âge. Tranquillisez-moi. Mes deux Sœurs ne me sont pas plus cheres que Miss Byron. En vérité, Charlotte, je ne vous sais pas bon gré de votre badinage.

Il est vrai, lui a répondu le Docteur, que Miss Byron n’est pas bien. Mais les tendres craintes de Mylady G… lui ont fait un peu charger la description. Miss Byron ne peut cesser d’être aimable. Son teint est toujours