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du Chev. Grandisson.

J’espere que nos Amis vous feront trouver de l’agrément au Château de Grandisson, & qu’ils n’en manqueront point avec vous. Ce nuage passé, tous les jours de notre vie doivent être clairs & sereins. Ce sera du moins l’étude constante de la mienne. Les protestations seroient indignes de mon amour & de votre mérite. Tout ce que vous pouvez désirer que je sois, c’est ce que je veux être ; car ne suis-je pas l’heureuse moitié de la meilleure & de la plus généreuse des femmes ?

LETTRE CXV.

Clémentine au Chevalier Grandisson[1].

Dimanche, 11 Février.

Il y a beaucoup d’apparence que vous êtes déja informé de la plus téméraire démarche, où celle qui vous écrit se soit jamais engagée ; quelques persécutions, quelques malheurs qu’elle ait essuyés dans les dernieres années de sa vie. Elle n’ignore point que c’est une démarche téméraire. Elle se condamne. Elle ne doute point qu’elle ne soit condamnée de tout le monde. Et si vous n’étiez pas un de ses plus séveres Censeurs, peut-être n’en auroit-elle pas meilleure opinion de votre justice ; car vous êtes un excellent homme : j’apprends que dans votre Pays même, tout le

  1. On doit faire attention que cette Lettre vient d’un cerveau blessé.