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du Chev. Grandisson.

LETTRE CXVIII.

Clémentine au Chevalier Grandisson.

On me remet votre Lettre. Que puis-je vous répondre. Je souhaite de vous voir, mais je n’en ai point la hardiesse. Votre bonheur, dites-vous, en dépend. Pourquoi ce langage ? Je souhaite de vous voir heureux. Cependant, si vous souhaitiez que je le fusse aussi, vous ne m’auriez pas laissée dans l’incertitude sur la situation de ma Famille. Votre silence n’est pas sans dessein. Il n’est pas digne du Chevalier Grandisson. Vous l’avez cru propre à m’arracher un consentement, que vous n’esperiez point d’obtenir par d’autres voies. Mais pouvez-vous faire grace à la téméraire Clémentine ? Le Ciel est pitoyable, comme il est juste. Vous l’imitez ; cependant, tout humiliée que je suis, comment paroître aux yeux d’un homme dont j’ai toujours respecté le caractere, & pour lequel mon admiration ne fait qu’augmenter depuis que je suis en Angleterre ?

Mais vous croyez-vous capable, Monsieur, me promettez-vous d’engager ma famille à me laisser vivre dans le célibat ? Pouvez-vous répondre en particulier que je ne serai plus importunée par le Comte de Bel-