Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
du Chev. Grandisson.

avoit laissé Clémentine : Consolez votre Sœur, m’a-t-il dit ; elle a besoin de vos plus tendres consolations.

Je me suis avancée, les bras ouverts. Elle est venue s’y jetter, en versant une abondance de larmes, & laissant même échapper quelques sanglots. Prenez courage, ma très-chere Sœur ; ne vous livrez point à cet excès d’affliction.

Ô Madame ! mon Pere & ma Mere sont attendus ici de jour en jour ; j’ignore quelle est leur Compagnie. Comment soutiendrai-je la vue de mon Pere & de ma Mere !

Sir Charles est sorti, pour se soulager apparemment du trouble où il étoit. Il a pris soin de nous envoyer Mylady L…

Votre Frere, Madame, ai-je repris, votre Ami & le mien, sera votre Protecteur. Il n’est pas vraisemblable que votre Pere & votre Mere eussent entrepris un voyage si pénible, s’ils n’étoient résolus de tout faire pour vous obliger.

Hélas ! c’est ce que le Chevalier me dit.

Dans cette saison, Mademoiselle, avec une santé si foible, avec tant d’aversion pour la Mer, le motif de la Marquise ne peut être qu’une vive tendresse pour vous. Elle préfere votre santé, votre tranquillité à la sienne.

Eh ! cette considération même n’est-elle pas un tourment pour une ame reconnoissante ? Indigne Clémentine ! quels chagrins n’as-tu pas causés à ta Famille ? Je ne puis, non, je ne puis soutenir leurs regards. Ô