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du Chev. Grandisson

l’un & de l’autre. Clémentine a fait voir qu’elle peut se laisser vaincre par la générosité & la douceur ; c’est au Comte à tenter ces deux voies. Si sa raison s’affermit, une suite d’idées flatteuses peut prendre la place de cette mélancolie, qui lui donne de l’aversion pour la Société. Les articles la mettront en état de faire plus de bien, qu’elle n’en feroit jamais dans un Cloître. L’exercice de ce pouvoir ouvrira, élargira une ame naturellement noble ; & sa reconnoissance ne fera qu’augmenter, pour l’indulgence qui aura produit une si heureuse révolution. Mais si le Ciel ne lui rend pas une parfaite santé, qui plaindra le Comte de n’avoir pû obtenir sa main ? Je compte, ma chere, de l’avoir rendu, sinon heureux, du moins plus tranquille ; & j’espere qu’il sera capable de la voir sans une trop violente émotion.

NB. Si l’on est surpris de ne plus voir paroître Mylady G… j’apprens au Lecteur qu’étant dans une grossesse fort avancée, elle n’a pu quitter sa maison, ni prendre part à tout ce qui s’est passé autour d’elle ce qui n’a point empêché qu’elle n’ait beaucoup badiné sur sa propre situation. Aujourd’hui même, date de la Lettre précédente, elle accouche d’une charmante petite Fille, qui lui rend son Mari fort cher ; & l’aveu qu’elle en fait est accompagné de ses plaisanteries ordinaires.

Sir Édouard Belcher, revenu du Château de Selby, fait une agréable peinture de la gaieté d’Émilie ; & Mylady Grandison en