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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/386

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Histoire

ressentirez la même peine ; mais songez qu’elle sera tout-à-fait égale, & que vous promettant une Lettre pour demain, il ne peut vous rester, comme à moi, qu’une nuit à passer dans l’incertitude.

LETTRE CXXXIX.

Mylady Grandisson, à Madame Selby.

25 Mai.

Ah ! ma chere Tante, quels droits j’ai, dans cette Lettre, sur toute la tendresse de votre cœur ! Loin les frivoles préludes, qui pourroient suspendre vos nobles & généreux sentimens.

Cependant il faut reprendre les événemens dans leur source. Hier au soir, Madame, lorsqu’après avoir fermé une seconde fois ma Lettre, je m’abandonnois à mes réflexions sur tout ce que je venois d’écrire, on vint me dire de la part de Sir Charles, que j’étois attendue chez la Marquise. Je m’y rendis aussi-tôt. M. Lowther y étoit. Le silence, que je vis regner en entrant, me fit connoître que j’étois effectivement attendue ; & Sir Charles me le déclara civilement, en se plaignant de ma longue absence, qui faisoit différer des explications fort intéressantes. M. Lowther ne me laissa point le tems de répondre, & reprit un discours qu’on l’avoit prié de remettre à mon arrivée.