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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/39

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du Chev. Grandisson.

former les moindres vues pour une autre femme, jusqu’à ce que le sort d’une si chere personne fût absolument déterminé. Il y auroit un air de vanité, même avec mon Jeronimo, à parler des propositions qui me sont venues des Amis de plusieurs Femmes, d’un rang & d’un mérite fort supérieur au mien. L’honneur suffisoit pour m’arrêter, mais mon cœur n’a commencé à souffrir, de l’incertitude où j’étois du côté de votre chere Sœur, qu’à l’occasion de la jeune Angloise dont j’ai vanté le mérite ; non que je me flattasse d’y réussir, si j’avois eu la liberté d’essayer à lui plaire : mais lorsque je me permettois d’y penser, dans mes incertitudes du côté de l’Italie, je n’étois pas sans quelqu’espérance de succès, par les bons offices de mes Sœurs qui sont liées avec elle d’une amitié fort étroite.

Ferai-je à mon cher Ami l’aveu sincere de tous mes sentimens ? Lorsque j’ai repassé les Alpes, sur l’invitation de M. l’Évêque de Nocera, les deux plus belles ames du monde avoient une part presque égale à mon cœur, & de-là m’est venue, dans le dernier voyage, la force de déclarer à la Marquise & au Général, que je me croyois lié à votre Famille, mais que vous étiez libres, Clémentine & vous. Ensuite, lorsqu’ayant commencé à se rétablir, elle a semblé confirmer les espérances qu’elle m’avoit données, & que ma reconnoissance a paru nécessaire pour achever sa guérison, alors, cher Jero-