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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/398

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Histoire

tions explications importantes, l’avis qu’ils venoient de recevoir ne devoit rien changer à l’entrevue qu’ils avoient demandée pour le jour suivant. Ainsi, ma très-chere Tante, je me mis au lit dans une charmante disposition, qui m’a fait jouir d’un sommeil fort paisible.

Ce matin je n’ai songé qu’à vous rendre compte de ce qui s’est passé depuis ma derniere Lettre, pour soulager ma mémoire, & la réserver aux éclaircissemens que nous attendons. Neuf heures sonnent. J’apprens qu’il est jour chez la Marquise. Son impatience apparemment lui fait trouver les momens trop longs. Je les compte aussi. Mais Sir Charles me fait prier de descendre. Oh ! je ne lui demande qu’un instant pour m’habiller.

Je reviens, je me jette sur ma plume ; je la baise avec transport, pour le service qu’elle va me rendre. Il n’est pas dix heures, Madame ; c’est-à-dire, qu’en moins d’une heure, le Pere Marescotti nous a fait passer par tous les sentimens que le cœur peut éprouver dans un espace si court. Il s’étoit déja rendu avec M. Barlet dans l’appartement de la Marquise, & les deux Familles y étoient assemblées.

Après avoir présenté au Marquis le Billet de Clémentine, qui ne contenoit que le témoignage de sa guérison, ses remercimens au Ciel, & la priere qu’elle nous faisoit d’écouter deux honnêtes gens, qui connoissoient le fond de son ame, il a commencé