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du Chev. Grandisson.

pouvoit ne pas être malheureuse, ce que je ne crois point qu’elle puisse n’être pas sans lui, je dirois, toute affectation à part, dans la supposition qu’il se déclarât mon Amant ; je veux me fier à mon cœur & à ma conduite, pour obtenir une part qui me suffise à son affection. Mais le tems éclaircira bientôt ma destinée, & j’attendrai sans impatience. Je suis persuadée que Sir Charles ne fait rien, sans de très-bonnes raisons. Que le Ciel, ma chere Cousine, vous accorde la continuation de tous vos plaisirs ; car je sais que vous ne les aimez qu’innocens. Je suis, &c.

LETTRE XCIV.

Miss Byron à Mylady G…

Au Château de Selby, 20 Septembre.

Sauriez-vous, ma chere Mylady, ce qu’est devenu votre Frere ? Ma Grand-mere Sherley a vu son Esprit, & s’est entretenue avec lui près d’une heure ; après quoi il a disparu. Ne vous allarmez point. Je suis encore dans l’étonnement du récit que Madame Sherley fait de son apparition, de son discours & de son évanouissement ; & ma Grand-mere n’étoit pas dans un rêve. C’est en plein jour, au milieu de l’après-midi. Voici ce qu’elle raconte.

J’étois assise, dit-elle, hier, dans ma