Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/457

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
du Chev. Grandisson

s’est pris, on s’est mis en mouvement avec une vivacité que je désespere d’exprimer. Sir Charles, dans une danse qui le mettoit au bout de la chaîne, a formé un cercle, qu’il est parvenu à rétrécir, en tournant sur l’autre bout ; de sorte que les Danseurs du centre se sont trouvés pris entre les premiers. Dans cette situation, où nous étions fort serrés, il s’est écrié affectueusement, en nous serrant de ses deux bras : « Divine Amitié ! descens, confirme à jamais l’union de tant de cœurs tendres, & faits pour s’aimer. » Le Prélat, le Pere Marescotti, & M. Barlet, qui étoient assis depuis deux heures, à considérer tranquillement nos tendres folies, n’ont pu résister à ce spectacle. Ils se sont levés avec une vive émotion ; ils ont tendu les mains vers le Ciel, en le conjurant ensemble d’écouter la priere de Sir Charles, & de répandre, sur nous, ses plus précieuses bénédictions.

Il étoit tems de retourner au Château. On s’est assis pour reprendre haleine. Pendant la Danse, les yeux du Marquis avoient été sans cesse attachés sur les décorations du Temple. Lorsqu’il nous a vus tranquilles, se tournant vers Sir Charles, il me vient, lui a-t-il dit, une idée pour laquelle je souhaite de ne pas vous trouver d’éloignement. C’est de vous demander un plan de ce bel Ouvrage. Mon dessein est de le faire exécuter à Boulogne,