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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 4, 1763.djvu/67

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du Chev. Grandisson.

quelque mérite à reconnoître une vérité, lorsqu’elle nous est contraire.

Il me demande la permission de me voir au Château de Selby. Rien ne peut m’être plus agréable que sa visite ; mais ne seroit-il pas à souhaiter qu’il eût reçu auparavant les Lettres qu’il attend d’Italie ? Cependant quel moyen de lui faire entendre mes desirs, sans un air de doute ou de réserve ? De doute, s’il aura la liberté de suivre ses intentions ; de réserve, dans le délai que je paroîtrois lui demander. C’est ce qu’il ne me conviendroit point de laisser voir. Il pourroit penser que je veux l’attacher à moi par des protestations & des assurances ; pendant qu’il est certain que si sa situation devenoit telle, qu’il pût balancer, même en idée, & que j’en eusse la moindre connoissance, je mourrois plutôt que d’accepter sa main. Il a confirmé mon orgueil ; car j’en ai toujours eu de la distinction qu’il a marquée pour moi. Cependant je n’aurois que du mépris pour moi-même, si ce foible me rendoit capable d’arrogance ou d’affectation.

Il porte le ménagement jusqu’à me dispenser de répondre à sa Lettre… Si ma Tante ou ma Grand-Mere ne lui défendent pas, dit-il, de se présenter, il se flattera de mon consentement.

Monsieur Deane étant arrivé depuis quelques jours, on a tenu des conseils particuliers, dont on a pris le parti de m’exclure. J’en devine le sujet, & je les prie de ne pas