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du Chev. Grandisson

aux touches ? Chacun l’a pressé de continuer, mais il s’en est excusé avec une politesse charmante.

Mon oncle & M. Deane étoient trop enchantés de le voir & de l’entendre, pour penser à se retirer, comme l’occasion pouvoit le demander. Après quelques momens de conversation générale, il s’est approché de ma Grand’Mere & de ma Tante, & leur a demandé s’il ne pouvoit pas se flatter d’obtenir un quart d’heure d’entretien avec Miss Byron. Nous n’avons ici, a-t-il ajouté, que des Amis & des Parens pour témoins ; mais ce que j’ai à vous dire, Mesdames, je m’imagine que Miss Byron aimera mieux qu’ils le tiennent de votre bouche que de la mienne. Ma Grand’Mere a fort approuvé cette proposition. Pour moi, dès que j’ai vu Sir Charles, je me suis levée, & je suis sortie de la chambre, suivie de mes deux Cousines. M. Deane & mon Oncle, s’excusant de n’avoir pas prévenu ses desirs, sont passés aussi dans un autre appartement. Ma Tante est venue à moi : cher Amour ! mais comme vous tremblez ! il faut rentrer avec moi. Elle m’a dit alors ce que Sir Charles desiroit d’elle & de ma Grand’Mere. Le courage me manque, ai-je répondu, il me manque absolument. Si la timidité, si l’embarras sont des signes d’amour, je les ai tous. Sir Charles Grandisson n’en a pas un. A-t-il dit un mot de sa Clémentine ? Ne faites point la Folle, a repris ma Tante, vous êtes ordi-