Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P1, A-D.djvu/11

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ABA.

ABAV>x,f. m. Animal iaiivage, qui fe trouve en la baffe Ethiopie. Sa tête eft (emblable à celle d’un cheval ; Ion crin cft peu difcrent ; fa queue reffemble à celle d’un beuf , mais moins longue ; il a les piez fondus comme le cerf, mais plus gros. Il a deux cornes , l’une fur le front , l’autre fur la nuque. Les Nègres font un remède de fa corne.

A B A D D o N, On trouve ce mot dans le Livre de l’Apocalypfe , pour fignifier le Roi des fautcrelles , un efprit infernal , un efprit deflruûeur,

A B A D I R. Terme de Mythologie. C’eft le nom de la pierre qu’Ops ou Rhée , femme de Saturne , lui donna à dévorer , au lieu de l’enfant dont elle étoit acouchée. A B A ï E , ( A B B A Y E , ) y ; / Pwnonczi Abcie , en Latin Ahbana. C’eftun lieu érigé en Prélature, où vivent des Religieux , ou des Religieules , fous l’autorité d’un Abé , ou d’une Abeffe , & qui a du revenu pour les faire fubfifter , fans fonger à autre chofe qu’à leur falut , & à chanter les louanges de Dieu. ( Une bonne Abaïe , une riche Abaïe , une grande Abaïe , une petite Abaïe , une belle Abaïe , une Abaïe confidérable. Abaïe en Régie , en Commande. ) Les plus puiffantes Abaïes font en Alemagne. Depuis le Concordat , le Roi de France nomme à toutes les Abaïes , excepté à celles qui font Chefsd’Ordre ; comme Chmy, Cîteaux , Prémontré , & :c. Autrefois les Maires du Palais donnoient toutes les Abaïes du Royaume. ( Avoir une Abaïe , obtenir une Abaïe , conférer une Abaïe. )

Abaïe en régie : c’eft celle qui pour fupérieur t)u fupérieure a un Abé ou une Abeffe , qui fuit la même régie , les mêmes obfervances que le Monaffére auquel cet Abé ou cette Abeffe, préfide.

Abdie en commande : c’efl : celle qui a pour Abé un Eccléfiaffique Séculier , à qui les Moines font une manfe féparée , & qui n’a point d’autorité fpirituelle pour le gouvernement dudit Monaffére.

A B A ï E R, Voyez Aboler,

Abajour, ( Abat-jour.) / ot. _Femfira </ec//vw.] Terme à’Arckiceclure , fenêtre en forme de fofipirail , pour recevoir le jour d’en haut. Difons lin peu plus clairement , après Daviler , que l’Abajour dit une efpéce de fenêtre en manière de grand foûpirail , dont Tembrafement de l’apui efl entalus pour recevoir le jour d’en haut. L’Abajour fert à éclairer les étages , les fouterrains & les ofices. Les Marchands d’étofes ont d’ordinaire des fenêtres en Abajour. La lumière fombre efface moins le luftre des ètofes , & les fait paroître avantageufement. On appelle auffi Abajour , la fermeture en glacis d’un vitrail d’Eglife ou de Dôme, qui fe fait pour en racorder & réunir .la décoration intérieure avec l’extérieure. Il y a une troifiéme forte ^Abajours aujourd’hui rfort communs , & d’une invention très-récente. Ce font des chalïïs de bois compofés de petites planches féparées par intervalles , mais pofées en talus , de telle manière que le foleil n’y fauroit pénétrer. Il y a de ces Abajours qui fe baiffent & qui fe lèvent comme des flores. Diclionnaire de Peinture & d’ Architeclure. Abajour. Terme de Botanique. Onapelle ainfi certaines lucarnes qui fe trouvent fous le chapiteau du fruit de certains pavots , parce qu’elles éclairent les loges de ces fruits. ABA. 3

Abaisse,// Terme de Pâtlfier. Pâte qui fait le deffous de la pièce de pâtilferie. ( Faire une Abuijji. )

AbaiJ/é, adjicl. Terme de Biafon. On le dit proprement du vol des Aigles , & en général du vol des oifcaux , qu’on rcpréfente d’ordinaire ouvert & étendu , enforte que le bout des aîles tende vers le chef de l’écu. Mais lorfque ce bout regarde vers la pointe de l’écu , ou que les aîles font pliées , on l’apelle vol abaijj’é. On dit encore un pal , un chevron abaiffé , une bande ; abaiffée , &c.

ABA.lSSEK,v.a.’9rononceïabejfer._Deprlmere.’ Mettre plus bas une chofe qui étoit phis haut. ( Abaiffer un pont-levis. Abl. ) Abaiffer une lanterne.

Abaiffer. Oter de la hauteur. ( Abaiffer une muraille de deux piez. )

  • Abaiffer. [ Deponere. ] Ravaler , humilier.

( Dieu abaiffe l’un & élevé l’autre. Abaiffer les ennemis de l’Eglife. Abaiffer l’orgueil de Cartao ;e. Vangel. Quint, l. lo. L’habitation terreffre abaiffe l’efprit. Nicole , Eff. t. z. ) Abaiffer Coifiau. Terme de Fauconnerie. C’eft lorlqu’on lui ôte une partie de fon pât ordinaire , afin qu’il foit en état de mieux voler. Abaiffer. Terme de Jardinier. C’elT : couper une branche près du tronc , pour rendre celui-ci plus vigoureux.

S’ abaisser, ver. r. Devenir plus bas ; être plus bas. [ Abjicerefe. ] Je in abaiffe , je me. fuis abaiffé , je m’abaiffai , je m’abaiffirai. (Le païs eff rempli de montagnes qui s’abaiffent peu à peu. Abl. Tac. Ger. c. z. La rivière s’abaiffe. Les parties de l’eau qui font élevées dans les vagues , s’abaiffent pour revenir à leur niveau»’ Perrault , l. Z.)

  • S’abaiffer. Se ravaler, ( L’humilité n’eft

fouvent qu’un artifice de l’orgueil qui s’abaiffe pour s’élever.

  • S’abaiffer. C’eû-k-àire , s’humilier, s’incliner

avec refpecl. ( L’homme s’abaiffera devant celui qui l’a créé , & il ne s’abaiffera plus devant les autels qu’il avoit faits de fes mains. Saci , IJaie. C.7-)

Abaissement, / m. [ Depreffïo. ] Ce mot a un ufage fort borné au propre. C’eft la manière d’être d’une chofe qui eft plus baffe qu’elle n’étoit. ( La confidence eft V abaiffcment des chofes qui font apuïèes les unes fur les autres. Perrault , Effais de Fhyfque , c. J. L’abaiffement de ce mur a donné du jour à cette maifon.)

  • Abaiffement. Humiliation , profternation ’,

aftion d’une perfonne qui s’abaiffe pour fuplier , ou pour donner quelqvies marques de fesrefpefls. [ Demifflo , fubmiffio. ] ( L’orgueil humain eft bien aife de jouir de la grandeur par l’abaiffement des autres.

Ce trifte abaiffement convient à ma fortune. Racine , Iphigenie , a.^.fc.f.)

  • Abaiffement. Diminution de crédit , ou

d’honneur , forte de difgrace. ( Il déchire la réputation de ces grands hommes , comme fi leur abaiffement contribuoit quelque chofe à fa gloire. Abl. Luc. tom. z.

Dans fon abaiffement ii vit fans efpérance. Main. Po’éf. )

ABAissïUR,/’n.[ Abduclor. ] Epitéte que A ij