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APR.
APO. APR.

Raphaël excclcns Peintres , & font tous embclis de quelque figure de l’Ecriture laintc. Apoticairessf. , (Apothicairesse,)// ;^ [ Mid’icamentaria. ] ReligieuCe qui prépare les’ remèdes pour les malades de fon Couvent , & ; qui confulte le Médecin en leur faveur. ( Une bonne , une charitable , une foigneufe , une vigilante apoticaircfle. On a foit la Mcre N. . . apoticaircffc de la maifon. )

Apoticairesse, s. f. [Pharmacopolæ uxor.] Femme d’Apoticaire. Ce terme est bas & comique ; on doit dire simplement, femme d’Apoticaire.

Apotome, s. m. [ Jpotomc. ] En Algèbre , c’eft la diférence des nombres incommenfurables dont on fait l’addition pour les binômes , trinômes , &c. En mufique , c’cft la partie qui refte d’un ton entier quand on a ôté le demi-Ion majeur.

Apôtre ou A p o s t r e , / w. [ Apofîolus. ] L’y ne fe prononce point dans ce mot. Il vient du Grec. C’eft celui qui a été Difciple de J. C. (Jéfus-Chrift a eu douze Apôtres. Les premiers de l’Eglife , ce font les Apôtres , & leur vie a fervi & devroit encore fervir de modèle à ceux qui ont embrafTé l’état Eccléfiaftique. Saint Pierre & Saint Paul ont été de très-grands Apôtres.) * Apôtre , f. m. Il eft quelquefois comique , & alors il fignifie gaillard , éveillé , un peu libertin & qui fait de petites malices. Tout Picard que j’étois , j’étois un bon Apôtre. Rdc. Plaideur , a. i. fc. I.

ApOTROPÉEN, ApOTROPÉENNE ,/ /7Z. & f. Ce mot eft Grec , & veut dire celui qui détourne quelque chofe de mauvais.

A P O Z É M E. Voïez Apofime.

Aplegement , ( Applegement. ) Terme de quelques coutumes. Il fignifie la même chofe que cautionnement.

^^ A p p L I s. Dans le langage des Brelfans , on apelle appUs , tous les inftrumens d’Agriculture que l’on remet au granger , lors qu’il entre dans une grange ou métairie , pour la cultiver. A P R.

Apre ou Aspre , adj. Vf ne fe prononce point dans le mot afpre , & montre feulement que la première filabe en étant un peu longue , doit avoir un circonflexe. Apre vient du Latin Afper. Il fignifie qui a de l’âpretè , qui pofl"éde ime qualité âpre , & qui a quelque chofe de rude. Apre au propre ne fc dit point des perfonne’s, (^ Il y a en cela quelque chofe de trop âpre. Ni les âpres frimats ni les grandes chaleurs N’y tcrniflent jamais le bel émail des fleurs. Stgruis , c’glogue 6. )

||3* Voici un vers de la PucelU , où le terme âpn n’a pas été fi bien placé ; c’eft en parlant de la réfiftance des habitans d’Orléans : Jufques vers le milieu de la neuvième lune , 11 avoit tenu tête à ion âpre ibrtune. * Apre , adj. [ Avidus. ] Il ne fe dit , au figuré, que des perfonnes , & fignifie , ardent , avide , qui a une pnffion violente pour quelque chofe. Apre fuivi d’un fubftantif , veut le datif. Le Gréfier Girardin eft âpre à l’argent. Mais étant fuivi d’un verbe , il veut l’infinitif avec la APR.

particule à. Le vieux N. eft âpre à prendre J 6c lent à rendre.

Aprêle ou Aprêt , // [ Equtfelis. ] Herbe dont les feiiilles fc«it fort rudes , & qui eft propre à froter le bois & la vaiffcUe. Aprement , adv. [ Afpcrh. ] Fortement. Prononcez âpreman. { Il gèle âprcmcnt. ) * Aprcmcnt , [ Vchimintcr. ] Au figuré , il fignifie violcmmL’nt , rudement. { On arrêta l’autre jour au Parnaffc , qu’on reprimanderoit âprement le petit A. d’avoir olc traduire les ouvrages d’une langue qu’il n’entend qu’en grimaud , en une autre où il ne s’exprime qu’à l’antique. )

  • Aprement , adv. [ Ardenter. ] Au figuré , il fignifie auffi avec ardeur , ardemment. ( Se prendre âprement au travail. )

Apréciateur , (Appréciateur. ) / m. Celui qui règle , ou qui eft établi pour régler le prix de quelque choie. ( Il a été ordonné que cette maifon fera eftimèe par les apréciateurs. ) On dit auin, cet homme eft un juftc apréciateur du mérite.

Apréciation , ( Appréciation. ) /. f. [ ALfiimatlo. ] Prononcez aprcciacion. C’eft le prix &c la valeur qu’on a niis ; quelque chofe qui eft à vendre, f Apréciation jufte , raifonnable. L’apréciation eft faite dans les formes. ) Aprécier , ( Apprécier. ) v. ^. [ Pretîum impnnere, œjiimare. ] Il vient de l’Italien appre^^are. C’eft régler le prix de quelque chofe qui s’achète. (Aprécier une terre , aprécier une maifon. Apréhender, ( Appréhender. ) v. a. [ Metucre. ] C’eft craindre , avoir peur. ( On doit apréhender le vice , toute paftion , tout état qui expofe à la tentation , &c. Ce mot fignifiant craindre , & étant immédiatement fuivi d’un verbe , veut la particule de quand le verbe qui le fuit eft à la même perfonne que lui ; finon il veut la particule que , avec le fubjonftif. ( Les grands aprèhendent de mourir , parcequ’ils font heureux fur la terre. On apréhende que les méchans ne pèrifl"ent pas ; c’eft-à-dire qu’on fouhaite qu’ils périfl"ent. On apréhende que les gens de bien ne foufrent beaucoup , c’eft-à-dire , qu’on voudroit qu’ils ne foufrifl"ent point. )

Apréhender , v. a. C’eûfefai/ir d’une perfonne. Apréhender , dans ce fens , vient du Latin apprehcndcre , & eft purement du Palais. Apréhensif , sivE, ( Appréhensif. ) adj. [ Tinùdus. ] Qui craint , qui a peur. ( Le lièvre eft de tous les animaux celui qui eft le plus apréhenfif. La plupart des femmes font apréhenlivcs. )

Apréhension, Appréhension, ") f- f’ Tinior.] Crainte, peur.f Apréhenfion continuelle, perpétuelle , mortelle , grande , horrible , forte, particulière , éfroiable , furieufe , incroïable , terrible. Être dans une perpétuelle apréhenfion, Abl. Luc. Être agité d’apréhenfion & de douleur. Être tourmenté d’une continuelle apréhenfion. Les riches & les méchans ont une horrible apréhenfion de la mort. Il eft bon de donner à de certaines gens , apréhenfion de l’avenir. ) * Apréhenjion , J- /• _ Apprehenjlo , inteÙettio. 3 Terme de Palais & de Logique. ( Les archers ont fait l’aprèhcniion de fa perfonne. La première opération de l’entendement eft l’aprèhenfion. )

Aprendre , ( Apprendre. ) v. a. [ Docere.’ J’aprens , j’aprenois , j’apris ,j’ai apris. J’apren~