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B.
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B.

B. Substantif masculin. Seconde lettre de l’Alphabet. Prononcez bé.

☞ aire un b.) De quelque lettre que le b soit suivi, il ne reçoit aucune altération dans le lens qui lui est propre, hormis que devant une l’, & devant un t, il se prononce comme un p. Ainsi l’on prononce obtenir, comme si l’on écrivoit opunir, & observer comme opfcrver, selon l’Abé Régnier Defmarets. Quant à la prononotation du b final, il ne se fait sentir que dans les noms propres, Joab, Moab, Jucob, Job, &c. Mais dans les noms apellatifs, comme plomb, romb, le b ne se prononce pas plus que s’il n’étoit point écrit.

• Ne savoir ma, nb, c’est-à-dire, être ignorant. (Ci-dessous gît Monsieur l’Abe, Qui ne savoit ni A, ni B, &c.) Voiez A.

Etre marqué au B. Proverbe pour dire, être bon & biti.

B

MOL. s. m. Terme de Mujtque. Marque de Miifique. Prononcez Bé-mol.

On dit qu’un jour certain Musicien, Si je ne ments, assez homme de bien, Sobre sur-tout, comme un Chantre peut l’être, Las de braire en B mol, &c.

Anonime. B

QuARRE,l m. Termsàe M usîcjue. Marque de Musique. Prononcez Bécarre. Le B mol baisse la note d’un demi-ton ; le B quarre la rétablit au naturel.

B A A. Baaillement, (Bâillement,)lot.

[ Oseicatio. ] Ouverture qui se fait de la bouche lorsqu’on bâille. (Le bâillement déplaît. Le bâillement fréquent est ennuïeux.) ^^ Baaillement. Les Grammairiens apellent baaillement, la rencontre de deux voïelles, dont l’une finit un mot, & l’autre commence le mot opofé : c’est pour éviter ce baaillement sque les Latins nomment hiatus) que l’on a inventé les élifions dans notre Langue. Par exemple, nous disons, famé, parce que la ame feroit un son désagréable. Malherbe ne pouvoir soufrir ce baaillement, comme nous l’aprenons de ces vers de Régnier, dans la Satire à Piapin, qui fut faite contre Malherbe : Cependant leur fçavoir ne s’étend seulement Qu’à regarder un mot douteux au jugement, Prendre garde qu’un qui ne heurte une diphtongue. Ba AI

LLER, ou Bailler, f.n. _Oseitare.’On le peut écrire avec deux a, ou avec un a ; mais on y met toujours un accent circonflexe, pour montrer qu’il faut prononcer longue la première filabe de ce mot, bailler, & des autres qui suivent. Il signifie, ouvrir fort la bouche ; faire des bâillemens, qui font causez par une vapeur qui fait ouvrir la bouche exiraordinairement, & qui marque de l’ennui ou du foninseil.

☞ n bâille lorsqu’on voit un autre bâiller. Il ne fait que bâiller. Il est de la civilité de toitf ner la tête quand on bâille.) Tome I.

B. Coftard a dit, en parlant de trois Lettres de M. de Voiture : Les deux premières font ft courtes, qu’il les aura lues en moins de tems qu’il n’en faut pour bâiller deux fois à son aise. Baailler. [ Hiare. ] Ouvrir la bouche de telle forte qu’on marque de l’ennui. S’ennuïer. (Quand on feroit reffufester Heleine, je bâillerois prèsd’elle affûrément. Bois. Ep. Je ne fçai pourquoi je bâille en lifant la Pucelle. Defp. fat. J. On ne peut lire deux ou trois pages de certains ouvrages sans bâiller.). Baailler, v. n. [ Inhiare. ] Il veut dire, aspirer avidement après quelque chose : mais en ce sens, il est bas, & un peu comique. t Baarrière, (Bailleur,)lot.

[ Oseitans, hians. ] Mot bas & piquant, pour dire, un homme qui bâille souvent. (C’est un franc bâilleur, un bâilleur perpétuel.)

Baailleur. s. m. Renorieur. [ OJJium fuo locô motorum restitutor. ] Voiez Bailleur. f Baailleuse, (Bâilleuse,)l m.

Mot bas & piquant, pour dire, une fille ou une femme qui bâille trop fréquemment. (C’est une bâilleuse qui ennuie tout le monde.) Baaillon, ou Bâillon. [ Lignum in os infertum. ] Voiez Bâillon.

Baaillonner, (Bâillonner,) v.iz. _Lignum in os inferere. J Voiez Bâillonner, B A aras,l ! m. Plante, dont parle l’Historien Josephe. On lui donne des propriétés fabuleuses, comme celle de faire mourir ceux qui la touchent » B A B.

Babel,l m. Ce mot signifie cnnfusiofl. L’Ecriture Sainte parle de la Tour de Babel. On dit proverbialement, Ccfila Tour de Babel ^ pour signifier quelque société où personne ne s’acorde, qi>esque afaire très- embrouillée & pleine de confusion.

B A B E T. s. f. Nom de fille. Diminutif d’ Elisabeth. (Babet est jolie.) Babeurre,l m. Lait de beurre. (Le babeurre est rafraîchifl"ant.) Babiche,// [ Catella. ] Petite chienne. (Vous perdez pour une babiche des pleurs qui fufiroient pour racheter un Roi. Voit. Po’êf.) B A B l L,l OT. [ Garrusit.is. ] Vice qui consiste à trop parler. (Le bab il est la marque d’un petit esprit.) • Elle parloit à toute outrance, Sa langue alloit comme un torrent.

Et son babil croit plus grand Que n’est maintenant ion silence.

Babil, se dit d’un Limier. Ce Limier babille trop : lui ôter le babil, ou le rendre secret, ou l’empêcher de caqueter.

f Babillard, l ! w. [ Garrulus, loquax. ] Qui a du babil. (C’est un franc babillard. Mol. Les Barbiers font de grands babillards.) fBABiLLARDE,l"/ [ Garrula. ] Causeùfe. Qui a du babil. (L’hirondelle est une babillarde. Abl. Art. l. 2. Les femmes font ordinairement foibles, légères, indiserétes., impatientes & babillards. Entr. d’Arijk, page 2^4.) H h