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Acadimu de Danfc , s. f. C’cft le lieu où les treize Maîtres à danfer le trouvent pour les exercices qui regardent leur protefilon. Ils s’y aflerablent une fois le mois ; & deux de ces Académiftes , tour-à-tour le trouvent tous les Samedis à l’Académie , afin de montrer les anciennes & les nouvelles danfes à ceux qui les veulent aprendre , & les enfeigner. Tout Maître ; danfer peut afpirer ; être reçu Académifte, à la pluralité des voix des treize anciens , après avoir danfé en leur préfence. Le nouvel Académifte étant fils de Maître, paie, à fa réception , cent cinquante livres, & s’il ne l’eft pas , trois cens. Enfuite il jure de garder les Statuts de l’Académie. Voïez les Lettres de l’établiffement de l’Académie Royale de Danfe.

Académies Militaires. Les Romains avoient établi de fameufes Académies dans prefque toutes les Villes d’Italie ; on les appelloit U Champ de Mars. Tous les jeunes gens qui étoient propres pour la guerre , y étoient reçus , pour y être drefles & exercés aux dépens du public. Ils y apprenoient à faire des armes , à monter à cheval , à tirer de l’arc , à nager , à courir , à fauter, à voltiger, ; fe retrancher, & toutes les évolutions de Cavalerie & d’Infanterie. Il ne paroît pas que les Romains aient pouffé plus loin ces exercices. Les Grecs, plus habiles, ne s’en tinrent pas là : outre ces Académies , ils établirent des Écoles 8^es Profeffeurs militaires , qu’on appelloit TuHiques , qui enfeignoient toutes les grandes parties de la guerre , qui regardent le Général d’armée. Voyez les obfervations du Chevalier Folard fur Polybe.

Acadimicien, s. m. Ce mot vient du Latin Aca~ dimicus. C’eft celui qui eft dune Académie de perfonnes qui font profefiion de quelque art, comme de Sculpture , de Peinture , d’Architecture ; ou qui eft d’une Académie de gens de lettres. ( Aca/démicien honoraire , Académicien habile , fameux , célèbre , illuftre , renommé ; être Académicien. On eft reçu Académicien François par Balotes , & il faut être vingt pour en recevoir un. L’afplrant , pour être admis , rend vifite à tous les Académiciens , & les fuplie de lui être favorables à la première Affemblée où l’on parlera de fa réception. Si ces Melfieurs lui donnent leur agrément par leurs Balotes . on le fait avertir de la grâce qu’on lui a faite , & on lui marque le jour qu’il doit être reçu ; ce qui fe fait publiquement. Au jour défijné , il fe trouve à l’Académie , où les Acadjmiciens font autour de leur Bureau ; le nouveau reçu à l’un des bouts, & le Direfteur de l’Académie à l’autre. Le nouveau reçu leur fait fon rcmercîment , & le Direfteur lui répond. Enfuiie l’Académicien qui a compofé quelque chofe , le lit , s’il veut , publiquement. Tout Académicien François eft exemt de guet , de garde , de tutéle , de curatéle , & a droit de Cnmmittimiis. On donne aufli le nom d’Académicien à celui qui eft de l’Académie Royale de Peinture & de Sculpture. Dans les Réglemens de cette Compagnie, on donne aux Peintres & aux Sculpteurs le titre ^Acadimicien , & non pas celui ^A :adémi(le. Voïez ces Réglemens , page i6. I. Règlement.

Académicienne, s. f. [Academica.] Mot nouveau, fait au sujet de Madame Deshoulieres. Il signifie la personne du beau Sexe qu’on a reçûë, dans une Académie de gens de Lettres. L’Académie Royale d’Arles a envoyé à Madame Deshoulieres, des Lettres d’Académicienne ; & elle est la première en France, qui ait reçu des femmes. On ne parle plus de cette Académie. Voïez ce qu’en dit le sieur de Visé. Mercure galant du mois de Mai de l’année 1689.

Académique , adj. [Academicus. ] C’eft ce qui regarde une Académie de gens de Lettres. ( C’eft un ouvrage Académique. Faire des conférences Académiques fur d’agréables matières. ) AcADÉMIQUEMENT, ddv. [Academicè.] D’une manière Académique. ( Traiter ime queftion académiquement. )

Acadimijle , f. m. [ Equeflris DifcipUnCe Tyro. ] C’eft celui qui eft d’une Académie où l’on monte à cheval , où l’on danfe , où l’on fait des armes , & d’autres honnêtes exercices, dignes d’un Gentilhomme. C’eft le plus diligent de tous les Académiftes , qui fait le mieux fon devoir. C’eft l’Académifte qui païele mieux. C’eft 1 Académifte ’ le mieux fait , & le plus fage. On apelle aulîi Académifte, celui qui eft de l’Académie Royale de Danfe. Les Réglemens de cette Académie lui donnent ce nom. Chaque Académifte , difent-ils, aura droit de Committimus , & fera exemt de taille , de tutéle , de garde , de lettres de maîtrife. j" S’aCAGNARDEk. , V. n. _Inertiœ , ignavice tradercfe. ] Je m’ acagnarde , je m^acagnardai , ji mefuisacagnardé , je m ^acagnarderai. S ’acagnarder , fignific avoir un attachement qui ait quelque clîofe de bas & de honteux , & cela pour un fujet qui fouvent ne le mérite point. n s’acagnarde au cabaret

Entre le blanc & le clairet.

Mainard, Prîapfes.

Je m’acagnarde dans Paris

Parmi les Amours & les Ris.

Boifroben, Ephres.

Ce mot ne doit point entrer dans le ftile poli. II eft même très-bas.

Acajou, /ot. Arbre de l’Amérique , dont le bois eft rouge , & dont il fort une gomme femblable à la gomme arabique. Il y a encore d’autres efpéces ai Acajou. Il y a trois fortes d’arbres qui portent ce nom , mais il n’y en a qu’un qui produife du fruit.

A C A N A C É , adj. Toute plante épineufe eft du genre acanacé.

AcANGE ,/ m. Soldat Turc qui va en courfe. AcANTE,// _Acanthus.’[ Plante, qui ai les feiiilles fort larges , & qui fleurit en Juillet. Il y a deux fortes à""- Acanthes , la molle & l’èpineufe. La molle a fes racines rotigeâtres , longues, aflez tendres & vifqueufes. Les Bota^ niftes appellent ordinairement V Acanthe , branca urfina , onbranca hircina. Surles côtes de Barbarie’ on en forme des haies pour enclorre les jardins. Acante. Ternie A^ Architecture. [ Acanthina. folia. ] Ornement qui a la figure de l’acante , qu’on met dans les chapiteaux des colonnes , & dont on embèlit la plupart des membres d’Architefture. ( Chapiteau taillé à feuilles d’acante.) ^^’Vitruve, Uv. 4. chap. /.raconte qu’une jeune fille de Corinthe mourut dans un âge auquel elle commençoit à pouvoir prétendre au mariage. Sa Nourrice porta fur fon tombeau, certains vafes pour lefquels cette fille avoit eu beaucoup d’attachement ; & pour les garantir des injures du tems , elle les couvrit d’une tuile. Le panierdans lequel ils étoient , fut placé par hazard fur'