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C.
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C.

C. Substantismasculin. C’est la troisième lettre de l’Alphabet. Un petit C, un grand C. Faire un C. Tout nom terminé en c, est masculin ; le biffac, le sac.

Le c, se prononce à la fin de presque tous les monofilabes ; le troc, le broc, le choc, le croc, le froc, le hoc, le pic, le roc, le (oc. On excepte le clerc, le blanc, le marc. Le c’se fait aussi sentir à la fin de quelques noms de plusieurs filabes. Le biffac, Enoc, Lamec. On excepte Almanac, Arfenac.

Le c’a le son de ly, devant e ou devant l’. Le Censeur, le Cinabre.

Le c’acompagné d’une cédille, ç, laquelle est une manière de petite virgule, se doit presque prononcer comme une double^, parce qu’autrement, il feroit quelquefois de fâcheuses équivoques, ou une prononotation qui ne rendroit pas intelligible le mot où il se rencontre. Exemples, leçon, façon. Prononcez ces mots à peu près comme s’ils étoient écrits, le[son, fjsson. Le c’qui se prononce comme un k à la fin des mots, excepté en Almanac & Arfenac, en conkrve le son.

Le c’conserve le son du k devant toutes les consonnes, comme, accès, accident, acte, a3eur, faveur, contracter, &c. Il faut excepter succer, OÙ le premier che se prononce point ; celui de contrak, où l’on.ne prononce point le dernier c. Defmarets.

Le c’se rencontrant immédiatement devant a, devant o, ou devant u, dans les tems des verbes dont l’insinitif est en cet, ou en cevoir, veut être acompagné d’une cédille. Ainsi aux tems du verhe placer, recevoir, & autres pareils où se trouvent ces voïéles a, o, ou u, de la forte que je viens de le marquer, mettez une cédille sous le f, pour bien écrire & bien prononcer. Exemples, nous plaçons, je plaçois, je plaçaffe, plaçant. Je reçois, je reçus, je reçuffe. C, chez les Romains étoit une lettre numérale, qui signifioit cent. Etant mise toute seule, elle ijgnifie chez les Jurisconsultes Codice ou son fuite, & quand elle est double, Consulibus. C’étoit aussi une lettre funeste. Elle signifioit Condtmno, je condamne.

C A.

C A. _Ehodttm, adefdum, cedo. ] Prononcezy^. Interjection qui désigne quelque commandement, qui veut être acompagnée d’une cédille, & avoir un accent grave, lorsqu’elle ne fait pas le commencement d’une période. (Çà la main droite, çà la gauche, qu’on l’atache. Abl. Luc.) Çà. adv. [ Hue. ] Il signifie ici, & marque toujours quelque commandement. (Venez çà ; çà qu’on messe la main à l’œuvre. Scar. Rom.) Çà. [ Eia, âge, agcfis. ] Sorte d’interjection qui sert à exhorter, à encourager. (Çà soifons ; çà trinquons jusqu’à demain. S. Amant, premières Poèfies.)

Ença. [faucisabhine diebus.’Cette expression, qui n’est plus du bel usage, mais qu’on emploie dans le comique, ou dans le dicours familier, ne se dit que lorsque l’on compte, & que l’on parle de jours, de mois, ou d’années. C.

(Depuis cinq ou six ans en çà ; Au travers d’un mitn plu certain ânon passa. Racine, PUideurs, a. 2. se. 7.) Orçà. [Jge, eïaverc>age.] Sorte d’interjection. Elle signifie presque autant que si l’on disoit, à présent que nous sommes en état, faisons ce ce qu’il faut faire : elle n’est d’usage que dans le comique, & dans les discours familiers.

☞ r ça, verbalisons. Racine, Plaid, a. z.se. 4.) On ne prononce plus Vr dans or çà par un adoucissement de langage devenu commun dans plusieurs mots.

Çà & là. [ Histillue. ] Sorte d’adverbe, qui veut dire de côrc & d’autre. (Courir çà & là. Ablanc. Luc. t. 1. Que mes ennemis courent ça & là pour chercher à vivre. PJ’. ^8. Il voltigeoit çà & là. Abl. Luc. t. j.

f Que çà que là. Façon de parler commune ; pour dire, de côté & d’autre.

On dit encore, par deçà c’est-à-dire, en ces quartiers-ci. Deçà & delà ; liu deçà, & en delà. Qui çà qui là ; pour dire, les uns d’un côté, les autres d’un autre. Acad. Franc.

C A A.

CaablÉ. adj. Terme de Commerce de bois. On apelle bois caabli, les arbres que les vents abattent dans les forêts. On dit aussi, pour exprimer la même chose, bois versé, & bois chablis. CA.AOBETINGA,l : l Petite herbe qui croît au Brésil, & qui est bonne pour consolider les plaies.

Caaroba,// : Arbre du Brésil, dont les les feuilles fervent pour la guérison de diverses maladies.

Caachira, ou C0ACHIRA. C’est la plante de l’indigo.

C A B.

Cab. s. m. Mesure des Hébreux, qui contenoit trois pintes un tiers de nôtre mesure de vin, & deux pintes cinq fixiéme de nôtre mesure à blé.

☞ ABACET, OuCABASSET, y ; l ; 2.

[ Caffis, galea. ] M. Borel, dit qu’il vient de l’Hébreu. C’est une sorte de casque qui couvre toute la tête. Le cabacet est à présent inconnu & hors d’usage.

☞ Cab AL, ou Cab aux. Ce sont dans les Coutumes du Bourdelois & de Baionne, les deniers, ou marchandises que l’on prend d’un autre, à moitié, au quart, ou au tiers de profit. Les Espagnols apellent cabal, tout ce qui est achevé & parfait dans toutes ses parties : el’hombre cabal ; c’est, dit Covarruvias, un homme acompli, Quand o es perfeto en virtudes. Dans le Languedoc, cabal, c’est un fond de boutique, le total du bien d’une personne. Voiez Cabas. Cabale, si/I [ Occulta, arcana Hcbraorum disciplina. ] Il vient de l’Hébreu, & signifie proprement une doctrine prise d’ailleurs. C’est l’exposition de la Loi divine donnée de la bouche de Dieu à Moise, & révélée par Moise aux Juifs. (Etudier la cabale, s’atacher à la cabale, comprendre la cabale, pénétrer la cabale, savoir la cabale.)