Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P2, E-O.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
G. GAB.
259
GAB.

G. l. m. Septième lettre de l’alphabet. Prononcez je. (Un s,. Faire la queuii d’un o’. Le destin m’auroit fort obligé, s’il m’avoit dit tu vivras jusqu’au g. Boisrobert, épit. 7.) Le g le prononce comme un l consonne devant la voielle e, ou «, de sorte qu’on prononce gerbe, gibier, & autres mots de cette sorte, comme s’ils étoient écrits, serèe & isoler, &CC. Le g étant devant une n, se joint avec elle dans la même filabe pour la rendre moiiillée, comme Jigm, vigne, & Aligner, signer, ré- (Igner, &c.

Le g se rencontrant avec une de ces voïelles a, o,K y se prononce rudement, comme augure, gage, gor^e. Mais si l’on veut lui donder un son plus doux, on met un e entre le & ces voielles. Exemples, il mangea, nous mangeons, qu’on prononce m.anja, manjons. Gageure se prononce comme s’il étoit écrit gajure. De là il fuit que le g reçoit trois prononotations diférentes qui se font toutes sentir dans ce mot gagnage. La première forte & dure participe beaucoup de celle du c ; & même il y a un mot où il prend entièrement la prononotation du c’dur, comme gangrène qui se prononce comme si l’on écrivoit can^réne. Dans la deuxième prononotation de gagnage, le ^ se moiiille. Et dans la dernière le g se prononce plus mollement que dans la première. Defm. gramm. Franc. Quand le g se trouve à la fin des mots, il ne se prononce point, à l’exception du mot de bourg, à moins qu’il ne suive une voïelle, comme sang échaufi, & alors il se prononce comme un c’dur. Defm, gramm. Franc,

G A B.

f G A B A N, l. OT. [ Cklamîs subcoacia.’] Sorte de manteau qu’on portoit autrefois contre la pluie. Le mot de guban n’est plus en usage au propre ; il ne se trouve qu’au figuré, encore très-rarement. (Ils ont raison ces couriers lumineux de prendre leurs gabans ; c’est-à-dire, de se couvrir de nuages.)

G A B A R E, l. m. [ Navïcula, cymba. ] Bateau p’at & large qui va à voiles & à rames, & dont on se sert sur la rivière de Loire, au-dessous de Nantes. Les gabares font propres pour la cargaison des vaisseaux qui ne peuvent monter la rivière, faute de fond.

gr> On apelle aussi gabares, certains bateaux dont on se sert pour transporter les boues que l’on tire des canaux de Holande. Aubin. 80<Gabarier. C’est le maître d’un gabare ; celui qui le conduit. Ce mot se dit awffi d’un porte-faix, dont on se sert pour charger & décharger le gabare. Le même.

Gabarit. s. m. [ Modulus, menfura. ] Terme de Marine. Modèle de charpente qu’on fait pour montrer la conûruction du vaisseau, & pour en prendre les mesures.

☞ ^ On dit, un vaisseau d’un beau gabarit, c’est à-dire, d’une belle construction. Premier gabarit. La varangue qui se met sous le maitre bau, qui y répond, & qui est la plus large partie du vaisseau, s’apelle prém.ier gabarit, di tout le modèle qui G.

relève perpendiculairement là-dessus, s’apelle aussi premier gabarit. Second gabarit, ce sont les autres modèles.

G A B A T 1 N E, l. lw. [ Dolus, verha phaïerata, 1 Ce mot vient de l’Italien gabbatina ; & il semble avoir été fait François,& introduit dans notre langue par Sarrazin. Il signifie tromperie. Nous apellons gabatine^, toutes les paroles lîateuses & galantes qu’on dit à quelcun pour l’atraper, & lui en faire acrcire ; gabutine ne trouve sa place en notre • langue que dans le stile plaisant.

(Il est vrai, nôtre nation

Donne souvent la gabatin(^

Mais je donnerai caution

De ne point tromper Socratine,

Sur. po’éf.

Galans fiéfez, donneurs de gabat’ine J’ai beau prêcher qu’on risque à vous oisir. Deshotd. poéf.)

G AU EL AGE,l, m. {lnfolatio,JIccatio. ] Tems que demeure le sel dans le grenier, avant de l’exposer en vente. (Il y a souvent un déchet considérable pour le gabelage.)

Gabelle,// [recligal exfak venall. ] Imposition sur le sel..

☞ rauder la gabelle. Pais de gabelle.)

Gabelle. Lieu à Paris où l’on vend aux bourgeois le sel par minots. (Aler quérir du sel à la gabelle.)

Frauder la gabelle, se dit de toutes les fraudes qu’on fait pour ne pas par’er les droits de quelque imposition que ce soit. C’est aussi se dispenser par adresse d’une chose qu’on est obligé de faire, & que tous les autres font. (Vous avez fraudé la gabelle.)

Gabeller, V. a. [ Infolare, arefaccre, Jiccare. ] Mettre ègoûter, & faire reposer le sel dans les greniers, où il doit être deux ans pour le moins, avant que d’être exposè en vente, suivant les dernières Ordonnances des Gabelles. {"GabeLEURj/ot. [ Salinarum manceps, cujios, accenfus.’] Partisan. Homme d’afaire pour le sel. Commis qui a foin d’empêcher le fauxfaunage »

☞ E

GABÉR, V. r. [ jocari. ] Vieux mot, qui entre quelquefois dans le burlesque, & qui signifiesmoquer.

☞ e me gabe de lui.) s^^s, Il est dit dans la vie de Bertrand du GueA clin : » Mais quand ceux de dedans virent que » l’oft des Englois efmouvoit, ils levèrent leur » pont & fermèrent leur porte, puis montèrent » sur les créneaux, & se commencierent à moquer & gaber les Englois ».

§o-- G AB ES. Vieux mot. Railleries, moqueries. On croit que de gabes on a fait gabatine. G A B I E, l / [ Mari corbita, carchejium. J Terme de Marine. La hune ou la cage qui est au haut d’un mât.

Gabier,l m. [ Speculator charcheJlo.’Terme de Marine. Matelot qui est sur la hune, quii fait le guet & la découverte pendant son quart. Gabions, //7z. [ Qualus, [porta terra op’pleta. ] Terme de Guerre. Ce sont de grands paniers défoncez & ronds, faits de branches entrelaiTées, qu’en remplit de terre & qu’on me$ Kk ij