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H. HA.
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HAB.

H f. f. Huitième lettre de l’alphabeth François. (Une H bien faite.)

Cette lettre s’aspire dans les mots purement François ; c’est-à-dire, qu’elle se prononce fortement, & que la voïelle du mot qui la précède immédiatement, ne se perd point.

Voire les régies que Vaugelas donne sur cela. Premièrement, dans tous les mots François commençant par h, & qui viennent d’un mot Latin commençant aussi par h, Vli ne s’aspire point. Ainsi on dit & on écrit, l’habit, l’honneur, & non pas l< ; hul’it, le honneur. Secondement, l’h s’aspire dans tous les mots qui font formez de mots Latins sans h, comme haut, hauteur, &c. Troifiémement, elle s’aspire dans tous les mots François tirez d’ailleurs que du Grec & du Latin, comme hardi, harJieJjc, ha-

^ard, home, &c. Quatrièmement, dans ceux que nous avons pris du Grec, & dans lesquels nous avons substitué une A à la place de l’esprit âpre avec lequel ils s’écrivent en Grec, comme héréfa, harmonie, l’A ne s’aspire jamais. Ces régies ont cependant chacune leur exception. On excepte de la première, hennir, hennissement, haleter, & quelques autres. De la deuxième, huile, huicre, huissier. De la troisième ; hermine, hélas, & de la quatrième, harpie, héros, hiérarchie. Defm. gramm. Fr.

L’h, donne au c, une prononotation aprochante du son obtus & mouillé du g devant un e, comme charité, chéri, chicane, &CC. Il y a cependant plusieurs mots exceptez, comme Achab, Cham, Chanaam, Chofroes, &c.

L’A jointe à un l ?, se prononce comme unel^ Kx{ phantôme (q prononce comme si l’on écrivoït fantôme. Voiez au reste les remarques entières de Vaugelas sur cet article ; & nos meilleures grammaires Françoises.

H A.

Ha ! Sorte d’interjection qui aspire son h, & dont on se sert pour exprimer quelque mouvement de l’ame.

(Ha ! que Philis est digne qu’on l’aime ! t’hait, poéf.

Ha ! que j’ai dit de fois, en rêvant à ma peine, Désirable repos, aimable ’liberté, Unique fondement de ma félicicé.

i-" Sui^e, Elégies.)

Ha, ha, ha ! ma foi, cela est tout- à-fait drôle ! Mol.

Ha, ha ! coquins, vous avez l’audace d’aler sur nos brisées. Aiol.

Ha. Exclamation qu’on fait dans plusieurs l’actions, comme dans la douleur. (Ha ! la tête ! Ha ! je me meurs. Et dans la colère. Ha ! coquin, je te tiens.

☞ ai de l’esprit assez pour faire du fracas, A tous les beaux endroits qui méritent des hds. Molière.)

Habile, aJJ. [ Promptus, expeditus.l L’A de ce mot est muette & ne se prononce pas. Il signifie qui fait promtement quelque chose. (Il a bientôt fait ce qu’on lui demande, car il est habile.) Tome 1 l.

H.

Itabile. [ Scitns, intelligens. ] Adroit. (Il droit habile à cacher ses entreprises.) Habile. [ EruJitus, docisina cxcultus. ] Qui est savant. Qui est excélent en quelque chose. (Voftius droit un habile homme. Il est habile en son art. Mr. Arnauld droit habile en tout genre.) Habile. [ Aptus. ] Propre à une chose. (Un bâtard & un étranger ne font pas habiles à intcèder. ]

Habilement. adv. [ Expedit}, graviter. ] Promtement. { Travailler habilement.) H.ibilement. [ Solescer,Jlronne.’Avec adresse : avec esprit. En habile homme. (11 s’est tiré d’afaires habilement.)

H A B I L E T É, y ; l [ Scientia, peritli, erud’itio. ’l II signifie, capacité, fience. Castelvetro avoit de l’habileté dans les choses de la poësie.) Habileté. [ Sagacitas, industria, calliditr.s. ] Adresse, conduite. { C’est une grande habileté que de savoir cacher son habile’té. Mémoire d& Monneur de la Rochefoucaut.) stiABILISSIME. adj. [ Eruditissimus, peritijjimus. ] Très-habile. (C’est un habisistime garçon. Il est habihftime.)

Habilité,l ; l Terme de Palais, Il signifie aptitude. (Habilité à succéder.) Habiliter, v. a. [ ïdoneum reddere. ] Rendre quelcun capable de taire ou de recevoir quelque chose, lever les obstacles qui l’empêchoient. (Un bâtard est habilité par la légitimation à recevoir des successions.) Habillage, lm. [ Aptatio. ] Terme de Rotist’our & de Cuisinier. C’est la peine que le Rôtifleur, ou le Cuisinier, a de plumer, de vuî der, de larder, de piquer, ou de barder quelque oiseau. (Songez à l’habillage de ces oiseaux. Quand on a fourni les oiseaux au Rôtifleur, & qu’il les a habillez, on doit lui païer l’habillage.) Habillage, se dit aussi des bêtes que l’on tuë pour être vendues & débitées à la boucherie. Un garçon boucher ne peut être reçu maître, qu’il n’ait travaillé un certain tems fixé par les statuts, à l’habillage ou à la vente des chairs. Habillé, H ab illée, au). [Fellitus, veste indutus. ] Vêtu. (Il a couché tout habillé. Habillé de rouge, &c.)

. Souvent j’habille en vers une maligne prose. [Ornare.] Defpr. fat. y. C’est à- dire, je fais des vers qui tiennent de la prose, à cause de leur simplicité.

(Le tems n’est plus, mes vers, où ma muse en sa force. Du Parnasse François form.int les nourririons,, De si riches couleurs habilloit ses leçons. Dcfpr.)

Habillé. Terme de Blason, Se dit seulement des figures de l’homme & de la femme qui tout couvertes de leurs habits. On dit aussi un navire d’or habillé d’argent.

Habillement,l, m. [ Festimentum, indumentum. ] L’A de ce mot est muette ; il fipnifie en général toute forte d’habits soit d’homme, ou de femme. (Un bel habillement. (Un habillement fort beau.)

Halillement de tête. [ Capitis tegmen, Galea. ] Terme à, Armurier. ] Sorte de calque qui couvre & cache tout le visage & toute la tête. V u