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Medecine. [Medici uxor.] Quelques personnes se servent du nom de médecine pour dire la femme d’un Médecin. En quoi ils ont tort. On dit, la femme d’un Médecin.

Médecine. [Potio medica.] Potion préparée, & faite de décoction de plusieurs médicamens simples, & d’infufsions de médicamens purgatifs avec leurs correctifs, & avec un mélange d’électuaire, confections & sirops pour purger les mauvaises humeurs. Le mot de medecine en ce sens a un pluriel. (Une bonne médecine, médecine un peu trop forte. II a pris depuis deux mois plus de huit médecines.)

Médecine douce. C’eft une médecine qui travaille peu celui qui l’a prile.

Médecine de cheval, C’eft une médecine trop forte, trop violente.

Médecine. Terme de Chimie. Il fe dit de la grande teinture minérale ou du grand œuvre. Ar° :ent comptant porte médecine.

MÉDECiNER,v. a. C’eft, dans le ftile familier, donner des breuvages purgatifs. (On a trop médecine ce malade. On l’a tant médecine qu’il en eft mort.)

Se médeciner, v. r. [Medicamenta frequentiiis adhibere.] Ce mot fe dit, mais il eft fort bas, & ne s’écrit point, en fa place, on dit, prendre médecine. Faug. Rem.

MÉDîATSi,f.m. Monnoie d’or, qui fe fabrique à Tremecen en Barbarie, & qui porte le nom dix Dey d’Alger, avec quelques letres Arabes. Le Médian vaut 50. afpres.

MÉDIANE, ad/, f. [MiJiana venu.] Terme de Chirurgien. C’eft le nom d’une veine qui paroît dans le pli du coude. La veine médiane. On dit aulfi, il le faut faigner à la médiane, en faifant ce mot fubftantif.

MÉDIANOCHE,/ ;/ [Noclurna cœna.] Ce mot eft venu d’Italie, & fe dit d’une forte de fou pé où l’on mange de la viande, & qu’on fait un Samedi après minuit fonné. (Faire la médianoche.)

MÉDiANTE, / /. Terme de Mufique. La médiante, la dominante 8c la finale, font les trois notes principales dans un air. C’eft aufli un terme de chant ou de pfalmodie. Garder la médiante, c’eft faire une courte paufe au milieu de chaque Verfet d’un Pfeaume, & auffi avant que l’autre côté du Chœur chante un autre Verfet. On dit auffi garder la médiation, car on apelle médiation ou médiante dans la Pfalmodie, cette modulation qui termine la première partie du Verfet dans les Pfeaumes & dans les Cantiques.

M É D I A s T I N, / m. [Mtdiajtinum.] C’eft une continuation de la membrane, qui s’apelle pleure, laquelle eft tendue fur toutes les côtes, & renferme la région moïenne ou vitale, autrement nommée le thorax.

MÉDIAT, MÉDIATE. [Midiatiis,] Terme de Philofophie. Ce mot eft relatif à deux autres, entre lefquels on le confidére, & il eft opofé à immédiat. (Genre médiat. Caufe médiate.)

MÉDIATEMENT, adv. [Médiate.] D’une manière médiate. (Agir médiatement.)

MÉDIATEUR, /] /n. [Mediator, conciliator.] Celui qui s’entremet pour faire reiiffir quelque afaire. Entremeteur. Celui par le moïen duquel on fait quelque afaire. (Il étoit médiateur dans cette afaire. Il n’y a que Jefus-Chrift qui puifle Être médiateur entre Dieu & les hommes,)

Médiateur,f. m. Nouveau nom qu’on a donné au jeu de quadrille.

M É D I A T I O N,/ / [Interceffus.] Entremife. (Il accepta la médiation de, &c. Bouhours, Hijloire d’AubuJfon, l. 4.)

MÉDIATRICE,/./. [Concilia trix.] Celle qui s’entremet pour faire que des perfonnes rciiffiflent en quelque afaire, ou terminent quelque afaire.

MÉDICAMENT,/ m. [Remedium.] C’eft tout ce qui étant pris intérieurement, ou apliqué extérieurement, eft propre à rétablir la fanté, ou a pour but de la rétablir. (Un médicament fimple. Un médicament compofé. Un médicament externe. Un médicament interne. Médicament purgatif, ramoliffant, chaud, froid, fec ou humide. La matière des médicamens eft prife des végétaux, des animaux, & des minéraux. Les Pharmaciens fe fervent, pour préparer les médicamens, de la lotion, de la trituration, de l’infudon & de la coâion.)

Aliment médicamenteux. C’eft un aliment qui fert de médicament.

MÉDICAMENTER, v. a. [Medicinam adhibere.] Panfer un malade, oC lui donner les médicamens néceffaires. (Un Chirurgien a une aftion privilégiée en juftice pour avoir panfè & médicamenté quelcun.) On dit encore médicamenter un cheval. On dit auffi médicamenteux.

MÉDIETÉ, / / Terme Cl Arithmétique, Quand on a trois nombres proportionnels. MÉdin. Monnoïe de Turquie d’argent, qui vaut dix-huit deniers monnoïe de France.

MÉDIOCRE, adj. [Mediocris.] Qui eft entre le trop & le peu. Qui eft dans une certaine médiocrité. (Efprit médiocre. Cela eft médiocre, Stile médiocre. Faire une fortune médiocre. Il n’eft point de dégrez du médiocre au pire. Dcfpr.)

MÉDIOCREMENT, adv. [Mcdiocriter.] Avec médiocrité. (Avoir du bien médiocrement. Avoir de l’efprit médiocrement.)

MÉDIOCRITÉ, // [Mediocritas.] C’eft un milieu entre le trop & le peu. (Il y a une heureufe médiocrité. Cette médiocrité eft loiiable. O médiocrité, mère du bon efprit, compagne du repos ! La Font.)

M É D I R E, V, /z. [Detrahere.] Mal parler de quelcun. Je médis, tu médis, il médit, nous médifons, vous médife^, ils médifent, je médlfois, j’ai médit. (Je les prife fi fort que je n’en ofe médire. Gomb. Epigr. Médire de quelcun. Ablanc. Lormes médit de moi, mais je n’en fais que rire, Une chofe pourtant me donne de l’ennui. 11 eft ma foi fi fot, qu’on n’en fçauroit médire, . Quelque mal qu’on dite de lui.

RicheLt, poeftes.)

Alidor aflis dans fa chaife,

Médifant du Giel h fon aife.

Peut bien médire auffi de moi.

De/pr.)

MÉDISANCE, /. / [Detracilo. 1 Paroles injurieufes & deshonorantes qu’on dit d’une perfonne. (Défirez - vous une vie heureufe, gardez votre langue de la médifance. Pfeaume 3 j. Empêcher les médifances. Il eft prêt de répandre fes médifances. Il y a une certaine douceur dans la médifance qui prévient notre efprit, & il faut avoir une grande droiture de cœur pour ne s’y pas laifler furprendre. Auteur anonime. Les vers de Bibaculus & de Catule et oient remplis de médifance contre les Céfars. Abl. Tac. Ann. l. 4. c. tS, Les médifances s’oublient quand on les