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Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P3, P-Z.djvu/337

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R. RAB.
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RAB.

R Saint}. fcm. Une lettre de l’Alphabet.

☞ aire une R. L’R se plaint que l’lÔC VE l’ont ï tort atbiblie à la fin des mots, qu’on ne l’entend presque plus aller, ni venir. Ablanc. Luc. Nous ordonnons à i’R de filer doux, quand elle fera la dernière, sur peine d’être chassée. Ablanc. Luc.)

Vr finale des insinitifs des verbes de la première & de la seconde conjugaison, ne se prononce point, si bien qu’en lil’ant ou parlant familièrement on doit prononcer ces insinitifs, aimer, charmer, ouir, ravir, & autres pareils, comme s’ils étoient écrits aimé, charmé, oui, ravi, &c. Faile ;. Rem. Ce qu’on dit de la prononotation de Vr des insinitifs de la première & de la seconde conjugaison, se doit particulièrement observer dans la prose, car en vers Vr de l’insinitif se prononce un peu plus forte, & sur-tout lorsque l’insinitif fait le repos d’un grand vers, & que ce repos est immédiatement suivi d’une voïelle. (Hèlas ! il faut mourir, adorable Silvie.)

Tour ce que dit ici Richelet par raport aux verbes, supose qu’il ne fuit point une voïelle après IV, car alors cette letre se doit faire un peu fensir, & sur-tout dans la prose grave & dans les vers. (L’amour de régner en sa place.) Dans les noms substantifs & adjectifs, quelques-uns font sentir tout-à-fait Vr, comme Colmar, & tous les autres qui se terminent en er. Amer, enfer, léger, selon M. Defmarets. Plaisir, dessr, soupir, mastic, zéphir : Et généralement tous les mots qui finissent par or, ou par ur, comme trefor, castor, obscur, a%ur, &c. Grammaire Franc, de Defmarets.

L’Académie a observé qu’on ne fait Jamais sentir Vr des insinitifs terminez en er,Çi ce n’est en prononçant des vers, où cet insinitif est suivi d’une voïelle, parce que la supression de cette sorte feroit une cacophonie ; ainsi il faut prononcer aimer avec ardeur, & non pas aimé avec ardeur.

R, signifioit autrefois quatre-vingt ; elle n’a plus cet usage.

R. A B.

Rabais, y^/n. [ Pressi minutie. ] Prononcez rabès. Ce mot signifie, diminution de prix. OU de quantité. (Publier le rabais des monoies. Le Roi a fait un rabais considèrable aux Fermiers des Gabelles. Le rabais des tailles. Vous m’en deviez donner cent, & vous ne m’en donnez que soixante, il y a bien du rabais.

Le tcms n’osie plus à ses atraits, Que maris au rabais.

Coulanges.)

Messe quelcun au rabais. C’est parler de lui désavantageusement. (Vons metez trop au rabais ceux que vous n’aime ? pas.) On dit la même chose des ouvrages d’esprit dont on parle avec mépris.

Rabaissement. s. m. ^ Di minutie. ] Prononcez rahaisieman. Ce mot se dit des personnes, & toujours au figuré. Il signifie abaissement. (Ils connoissent le mépris qu’on fait Tome III,

R A B.

de ces choses & l’état de rabaissement où l’on met les personnes. Port-lioïal, Education du Prince, J. Part.)

RADAissER, r. a. [ Diminuere, imminuere, Abaisser. Abaisser encore. (Cela n’est pas encore assez bas, il le faut rabaisser un peu plus.). RabaiJJlr. [ Deprimère. ] Abatre. Ravaler.’Abaisser. (Les Dieux l’ont permis ainsi pour rabaisser l’orgueil de nos ennemis. Ablanc. liét. liv. 6. ch. 2. Il arrivera de là que vous ne vous élèverez & que vous ne vous rabaisserez jamais trop. Voit. let. 8q. Rabaisser la puissance) Rabaisser, v.n. [ Pretium ext-muare, minuerî.’Diminuer de prix, en qualité ou en valeur. (Les vivres ont rabaiflè de prix depuis la paix. Le blé rabaisse ordinairement après la moisson.)

Rabaisser. v. a. Diminuer. (Rabaisser les monoies. Rabaisser les tailles.) Rabaisser le caquet de quelcun. C’est le faire taire, l’obliger de parler avec modestie.

☞ n lui ai rabaisse le caquet.)

Rabaisser le carton. Terme de Relieur. C’est couper avec une pointe d’acier le carton, qui fait la partie la plus solide de la couverture d’un livre, & le rendre de tous cotez égal à la tranche, en sorte néanmoins qu’il l’excède de quelques lignes.

Se rabaisser, v. r. [ Se furripère. ] S’abaisser.’(Si le cheval n’a pas assez de force pour continuer à faire des courbettes, il se rabaissera aisément de lui- même. Pidvinel.) R A u A N s, y. m. [ Traciorii funiculi. ] Terme de Mer. Menues cordes pour saisir & ferler les voiles.

Rabaner, v. a. _Funium appendices nectere.’Terme de Marine. (Attacher des rabans à quelque chose.)

Rabaniste. s. m. _ Docirim Rabbhorum fecidtor. ] Celui qui fuit l’opinion des anciens Juifs. (Il est rabaniste.)

Rabat, ouCoLET, y ! ln. [Lincus amiclus.’] L’un & l’autre se dit, mais rabat semble plus en usage que col,’t. Le rab.it est un linge uni, ou à dentelle qu’on atache autour du pourpoin’. (Un rabat bien fait. Un rabat de point de France. Un rabat à dentelle. Un rabat uni. Un rabat qui va bien. Un rabat qui va mal.

Son rabat jadis blanc & sa perruque antique. ’Despréaux.)

Rjbat. [^Alter globis jaclus.l Terme àç Jorieur de quilles. Aftion de celui qui étant proche du quilier abat des quilles avec la boule.

☞ aire cinq quilles de venue & autant de rabat.) Rabat, se dit aussi du bout du toit d’un jeu de longue paume, qui sert à arrêter & à faire revenir la balle.

☞ enir le Rabat.) On le dit aussi du ùoup qui vient du rabat, (soifer le rabat.). Rabat. [ Levis tinclura. ] Terme de Teinturier. C’est une légère façon de teinture qu’on donne aux ètofcs de peu de valeur. On leur donne un rabat de fuie pour les teindre de couleur brune. Rabat. [ Cœlum cavex.} Terme de Fanier. C’est le dessus de la cage.