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SAR. SAS. SAS. SAT. 535

du Roi, Dom Rodrigue, qui diféroit toujours d’époufer fa fille, laquelle il tcnoit enfermée dans fon Serrail, livra aux Sarrasins les villes dont il éfoit Gouverneur, & leur facilita l’entrée de l’Efpagne. Ce fut dans ce tenis-là que les Sarrazins furent apellez Maures, parce qu’ils venoient de la Mauritanie, Ils conquirent en peu de tems toute l’Efpagne, à la rcferve de la province d’Oviedo ; & ils établirent des Rois dans les contrées dont chaque Capitaine s’empara. Le plus fameux Roïaume fut celui de Grenade, à qui, félon quelques-uns, on donna ce nom, parce que l’on trouva dans ime grotte une belle fille, apellée Gamata ; ou, •félon d’autres, à caufe du grand nombre de maifons qui étoient arrangées comme les grains d’une grenade. Les Maures non contens de ce qu ils poffédoient en Efpagne, pafferent en France fous la conduite d’Abderame, qui fe prévalant de la foibleffe de Thierri de Chelles, îe rendirent maîtres de plufieurs ville de l’Aquitaine, & remontant le Rhône, ils vinrent Jufques à Lyon. Ils firent de fi grands progrès, Cjue s’ils n’avoient été arrêtez par l’Armée de Charles Martel qui les défit entièrement, & s’aquit par cette viâoire le furnom de Martel, à caufe des grands éforts qu’il fit dans ce combat avec fa hache ou marteau d’armes, ils fe feroient rendus maîtres de la France, comme ils l’éfoient de l’Efpagne, d’où ils furent chaffez, fans avoir pCi y rentrer.

Sarrasin, f. m. _Frurnentum faraccnîcum.’Sorte de blé qui a été aporté d’Afrique. Blé noir. Voiez bU firaiïn.

Sarrazinois, adj. m. [ Saraijnarius. ] Ce jnot fe dit de tous le ouvrages de tapifl"erie qui fe font en Orient, où les Sarrazins ont habité autrefois.

Sarrazine, s. s. [ Cataracla. ] Terme de Guerre. C’eft une porte à treillis ou à barreaux, qui fe met au-defuis d’une porte de ville, & qui y eft fufpenduë à une corde qu’on lâche pour fe garantir de quelque furprife, ou des ëfets du pétard. La farra^^inc s’apelle aufli herfe. Ciiillet, j4rt militaire.

Sarrete, s. s. [ Planta lutcola. ] C’eft une plante qui croît en plufieurs lieux & dont la feuille fert aux Teinturiers pour teindre en jaune.

Sart [Alga.] Herbes qui croiffent au fond de la mer, & qui fervent à fumer la terre.

Sartie, / ! / ! [ Sarcia. ] Terme de Mer de Levant. Ce font les agreils d’un vaiiTeau, les cordages, &c.

SAS.

SAS, f. m. [Crihrum. ] Sorte de Tamis qui n’a ni deflus ni defi"ous, & qui eft feulement compofé de fa cerce, qui eft un cercle de bois mince & large, de fa toile de crin & de fon ourlet, qui eft un cordon de crin qui eft ataché à la cerce, & qui fert à la tenir ferme & tendue. Le fas eft proprement pour paffer des chofes liquides, & tamifer des chofes pulverifées, & plufieurs fortes de poudres.

Faire tourner h fas. [ Sacculum, crîbrum invertere. ] Terme de Magiciens, qui lorfque les bonnes gens les vont confuherfur quelque chofe de perdu, font tourner le fas jufques à ce qu’il s’arrête en nommant le nom de la perfonne qui a pris la chofe perdue.

Sassapras, s. m. Bois d’un arbre qui croît


dans la Floride, & qu’on emploie dans la Médecine. On l’apelle aufti buL de canelle, k caufe de fon odeur.

Sassinage, s. m. Sorte de fromage cftimé, qi i prend Ion nom du lieu où il fe fabrique • en Dauphiné.

Sasser, V. a. [ Excerntre, fucccrnere.’ Terme de Maçon &C de Charpentier. C’efi piifl’er par un fas, ou un crible. (Sallcr le ciment. Safl"er le plâtre quand il eft bien batu. Saffcr de la farine.)

  • Sasser. [ Invejligare, indagare. ") Se dit en

morale, en parlant des afiiires qu’on épluche. ( Ce procès a été fafle & refaft"é. Les traiians ont été fafl"ez & refaffez.)

Sasset, f. m. [ Sacculas, pera. ] C’eft un petit fas. [ Il faut acheter un autre faflet, car celui-ci ne vaut plus rien.)

Sassoire, s. f. [ Circulus rhedarius. ] Terme de Charon. C’est une pièce du train de devant du carrosse, qui est au bout des armons, qui soutient la flèche & qui sert à faire braquer le carrosse. (La sassoire de ce carrosse est usée.)

S A T.

Sat » s. m. Efpéce de boiffeau dont on fe fert à Siam pour mefurer les grains. Il pefe environ trois livres.

Satan, f. m. {^Satanas.l Ce mot eft originairement Hébreu, & fignifie adverf.ire. Démon. Diable. ( Jefus — Chrift fut tenté par Satan. Nouveau Tejlamenc. La faveur eft grande, Monfieur Satan, Ditu vous le rende. La Fontaine. Non, je ne penfe pas que Satan en perfonnç Puille être fi méchant qu’une telle perfonne. Molière.)

Satanas, s. m. Le Diable. ( Fade rétro fatanas.)

Satelite, (Satellite.) y ! w ?. Satelles Ce mot fe prend toujours en mauvaife part. C’eft celui qui eft armé, qui acompagne quelque Grand, & qui eft prêt à exécuter ce que ce Grand lui commandera. Celui qui eft le miniftrç de la colère & de la fureur de quelque Grand. (Etant averti de l’arrivée des fatelites, il les atendit de pié ferme. Vaug. Q^uint. l. lO. c. 8-^ Satelites de Jupiter, ou Gardes de Jupiter. _Satellites Jovis.] Ce font quatre petites étoiles qui acompagnent toujours Jupiter, & que Galilée a découvertes le premier avec le Teleicope. Rohault, Phifique. La première fait fon cours en vingt-neuf heures ; la deuxième en trcns jours & trois heures ; la troifième, en fept jours, & la quatrième en feize jours 6i dix-huit heures.

On a aufli découvert des fatelites au tour de Saturne, qui font au nombre de cinq, & dont le mouvement eft connu par les obfervations de M. CafTini. C’eft M. Huygens qui les a le premier découvert. Voïcz Rigis, Phifique. La Terre a fon fatelite, c’eft la Lune, Mars, Venus & Mercure n’en ont point.

Sacie’te’, // [ Repletio. ] Ce mot eft tiré du Latin fatietof, il fignifie rajjafitment, repletion, dé^oât. (Il prèvenoit la fatiètè que donne une affiduitè affeftce. FUchier, Iliftoire de Commendon. Charles —Qiiint fe réduifit à une vie privée, porté par la fatiètè que caufe ordinairement la grandeur. Talem. hijl, de Nunl. Tome i.