Aller au contenu

Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1759, P3, P-Z.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
66
PAT.
PAT.

Patents, fe dit auffi ablblument. (Il a obtenu une patenre. II a produit la patente. ) Patente de Languedoc,f.f. Sorte de droit que le Fermier des cinq groffes fermes exige en Languedoc des marchandifes & denrées qui, ibrtent par eau & par terre du Languedoc. ( Joiiir de la ferme de la paterae. Voïez le bail des Gabelles. )

Patent, Patente. Terme de Chancellerie. {Acquit patent. Lettres patentes. Acquit patent, fignifie un brevet du Roi fcelié du grand fceau, portant gratification d’une fomme d’argent, & fervant d’acquit & de décharge à celui à qui il s’adreffe.

Pâte r,/ m. Terme de Patenôtrier. Gros grain de chapelet qui eft an bout de chaque dizaine. Paternojler, f. m. Ce mot n’a point àe pluriel en François. (Dire cinq pater nojler. ) Pater, v. a. [Glutinare.] Terme de Cordonnier. Etendre de la pâte fur les morceaux de cuir des talons des fouliers afin de les faire tenir. (Pâter un talon. )

Patere,/./ [Patera. ] Ce mot eft écorché du Latin, &C fe dit en parlant des funérailles des anciens. C’éîoit un vaj’c d’or ou d’argent, de marbre, de bronze, de verre, ou de terre qu’on enfermoit dans les urnes avec les cendres du mort, après avoir fervi aux libations du vin, ou des autres liqueurs qu’on faifoit aux funérailles. Paternel, Paternelle, ad/. [ Patcrnus, ] Patruus. ] Qui eft de père. Qui regarde le père. (Soin paternel. L’amour paternel eft plus fage que l’amour maternel. Charité paternelle. Et d’un tcn paternel réprimant fes douleurs ; Laifle au chantre, dit- il, la triftefie &. les pleurs. Defp. )

Paternellement, adv. _Paterno anima, parrie.’] D’une manière paternelle. Avec une affeftion paternelle. ( Il reçut fon fils paternellement &C lui pardonna. )

Paternité’,/./ [ Paternitas. ] Ce mot fe dit en des matières de Théologie & en des difcours conjiiques. C’eft-à-dire, titre’ de /Jre. Père. ( On deinande fi la paternité en Dieu eft diftinguée réellement, ou formellement de fes autres attributs. Tant & tant fut par la paternité dit d’oraifons. La Font. ^

Paternité eft auffi vm titre d’honneur qu’on veut aux Religieux vénérables.. (^Vone paternité veut-elle nous prêcher. )

Patetique, adj. [Commovendis aniinis aptus.’ Qui remue. Qui excite les palTions. ( Dilcours patétique. ( Cet endroit de la pièce eft beau & patétiqiie. )

Patétique, f. m. [Patheticus.] Tout ce qui excite & remue les pafiions. (En racontant il eft bon de s’atacher au patétique.)

^3^ Patétique, eft félon Longin, ch. 6. cet entoufialme, cette véhémence naturelle, qui touche, qui émeut, & il ajoute que l’élévation d’efprit qui fait penfcr heureufement les chofcs, 6c le patétique dépendent de la nature ; il faut qu’elles naiflent en nous ; il ajoute que Cécilius n’a point fait mention du patétique, parce qu’il a cru que le fublime &c le patétique naturellement n’alloient jamais l’un fans l’autre ; mais il fe trompe, puifqu’il y a des paffions qui n’ont rien de grand, comme l’aflidion, la peur, la triftefl’e ; qu’au contraire il fe trouve quantité de chofes grandes & fublimcs, où il n’entre point de paffion ; dans la profe, les Panégyriques, PAT.

& tous les difcours qui ne fe font que pour l’oftentation, ont par tout du grand & du fublime : de forte que même entre les Orateurs, ceux-là communément font les moins propres pour le Panégyrique, qui font les plus patétiques ; au contraire ceux qui rciiir ;fl"ent le mieux dans le Panégyrique, s’entendent afî"ez mal à toucher les paffions. Cet Auteur ajoute, du moins félon I la Traduûion de M. Boileau : j’ofe dire qu’il n’y a peut-être rien qui relevé davantage un diicours, qu’un beau mouvement & une palfion ponfi’èe à propos ; en effet, c’eft comme une efpéce d’enthoufiafme & de fureur noble, qui anime l’oraifon, & qui lui donne un feu 6i une vigueur toute divine. Et dans un autre endroit : le Patétique participe du fublime autant que le fublime participe du beau & de l’agréable.

P A te’t I Q^u E M £ NT, ûdv. [Pûtheticè.] D’une manière touchante. (Prêcher patètiquement. ) PxTEux, Pâteuse, ad/. Il fignifie plein de pâte. ( Il a encore les mains pâleufes. Ce pain eft pâteux. )

  • Pâteux,pdteufe, adJ. _Nimisfpi(fus.’ Ce mot fe dit en parlant de bouche de malade, & ; fignifie plein d’humeurs gluantes. ( Bouche pâteufe. ) Pâteux, pdteuj’e. [^Q^uibus ineji glutinofus hurnor.J Terme de Jardinier. Il fe dit de certains fruits, qui étant trop murs, ont, pour ainfi dire, une chair de pain à demi cuit. Ainfi l’on dit de quelques pêches, ou de quelques poires, qu’elles ont la chair pâteufe. Quin.Jard.fruit. 1. 1.^ P A T H o G N o M o N I Q^u E, adj . Epithcîe qu’on donne aux figues qui font propres & particuliers à la fanté ou à chaque maladie, & qui en font inféparables : c’eft pourquoi on les apelle aufli univoques & e(fentiels.

Pathos. Ce mot, qui eft Grec, fignifie paflîon, & : ne s’emploie que pour marquer les mouvemens que l’orateur excite. ( Il y a bien àw pathos dans fes difcours. Acad. Fr. )

On voit par tout chez vous Véthos & le pathos. Molière, femmes fçav. )

Patibulaire, adj. [ Cruciarius.^ Qui fent ; qui regarde la potence. (Avoir les inclinations patibulaires, mine patibulaire. Scar. Air patibulaire. )

La Fontaine a pris ce mot pour le gibet même. (Lefcélérat psffa près d’un patibulaire. On apelle auffi fourches patibulaires les piliers où l’on attache les corps de ceux qu’on a exécutez.) Paticer, V, a. [ Opus pijlorium conficere. ] C’eft faire de la pâticerie. { Cette cuifiniere eft excellente, elle fçait fort bien pâticer. ) Pâticerie,// [^Dulciarius punis.") Pièces de four, comme font pâtez, flans, darioles, tartes, tourtes, & autres friandifes, (La pâticerie n’eft pas bonne pour la fanté. )

PATICIER, s. m. [Pistor dulciarius.] Artisan qui fait & vend de toutes fortes de pâticeries, pâtez, tartes, tourtes, gâteaux, biscuits, macarons. (Un pâticier.)

Paticiere, s. f. Femme de Pâticier.

Patience, s. f. [Patientia, constantia.] Prononcez patiance. C’est une vertu qui nous fait soufrir constamment. (Patience grande, particulière, extrême, chrétienne. La patience de Job est illustre. Avoir patience. Le mot de patience dans ce sens n’a d’ordinaire point de pluriel. C’eft pourquoi Balzac a repris Benserade d’avoir écrit dans un Sonnet :

On voit aller des patiences

Plus loin que la sienne n’alla.)