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la chanson des gueux
XII
VARIATIONS D’AUTOMNE SUR
L’ORGUE DE BARBARIE
La voix lamentable et meurtrie
Des vieux orgues de Barbarie,
Qui tour à tour chatouille et mord,
Semble la voix triste et falote
D’un fou qui ricane et sanglote
Sur son lit de mort,
D’un fou qui râle et qui plaisante,
Et qui, sans voir la mort présente,
Pense à ses amours de jadis,
Et de plaintes ou de blasphèmes
Interrompt les adieux suprêmes
Du de Profundis.
De la lugubre mélopée
Soudain la mesure est coupée.
Est-ce un hoquet ? est-ce un soupir ?