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gueux de paris

Avec ta laine blanche et ta prunelle bleue,
Avec le télégraphe amusant de ta queue
      Qu’ornait un petit pompon noir.

Où donc es-tu ? Vis-tu prisonnier à l’attache ?
A-t-on mis les ciseaux dans ta vierge moustache ?
      Ah ! vis-tu seulement ? Ou bien…
Ou bien habites-tu, mort, le pays des songes,
Où la femme et la chienne aimeront sans mensonges
      Le bon poète et le bon chien ?

Quel que soit ton destin, je garde ta mémoire ;
Et si mes vers un jour ont des lueurs de gloire,
      Je veux que ton image y soit.
Ainsi ces médaillons bordés de pierreries,
Qui font vivre à jamais les figures chéries
      Des gens qu’on aimait comme soi.