Aller au contenu

Page:Richepin - La Chanson des gueux, 1881.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
AU PAYS DE LARGONJI



I

LES MÔMES


Les marchands de marrons allument leurs fourneaux
Aux encoignures des mastroquets, dans les brumes.
Voici le dernier cri des chandes de cerneaux
        Annonçant l’hiver et ses rhumes.

Les petits va-nu-pieds qui n’ont pas de logis
Aux fourneaux à marrons viennent chauffer leurs pattes
Et la porte de feu met sur leurs nez rougis
        Des rayonnements de tomates.

Quand le vieux Savoyard tourne ses gros yeux ronds
Pour voir ce qui se passe au fond de la boutique,
Les petits effrontés lui chipent des marrons
        À la barbe de la pratique.