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marines

XXII

LE PÉTREL


Sur les landes désolées,
Avant-coureurs d’ouragans
Passent en brusques volées
Des souffles extravagants
Où les feuilles envolées
Dansent des farandolées
En caprices zigzaguants.

D’étain gris la mer se broche.
Au fond rentre le poisson.
L’oiseau retourne à sa roche.
Une lueur de glaçon
Aux crêtes des flots s’accroche.
Et partout de proche en proche
Court un étrange frisson.