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étant de quart

VI

OISEAUX DE TEMPÊTE


Quand la mer est douce aux régates,
On n’y voit que des goëlands,
Qui planent, paresseux et lents,
Chatoyants comme des agates.

Les poissons morts et les morgates
Vont à ces pêcheurs indolents.
Mais il faut l’orage aux élans
Des albatros et des frégates.

Car pour ces fous la volupté
C’est de fouetter le vent dompté
Et la vague qui se démène.

Ainsi les grands cœurs arrogants
Ne sortent de la foule humaine
Qu’aux heures troubles d’ouragans.