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la mer

XXX

POST-SCRIPTUM


Non, les chansons du vent et les chansons des vagues
À qui sait leur ouvrir son cœur, ne sont pas vagues ;
Cette mer impassible, elle connaît l’émoi ;
Elle plaint, et console, et guérit, maternelle ;
Elle fait pour tous ceux qui s’épanchent en elle
Ce qu’elle a fait pour moi ;

Mais il ne sied pas, fût-ce en confidences vagues,
Que soit prostitué ce que m’ont dit les vagues
Ni ce que je leur ai conté dans mon émoi ;
Et les plus doux accents de la mer maternelle,
Et les pleurs les plus fous que j’ai versés en elle.
Je les garde pour moi.