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marines


— Mais des fleurs pour vos repas,
Là-bas vous n’en aurez pas.
On n’en trouve que sur terre.
Pauvres petits malheureux,
Vous mourrez le ventre creux
Sur l’eau nue et solitaire.

— Ô l’ennuyeux raisonneur
Qui met sur notre bonheur
L’éteignoir d’avis moroses !
Ne vois-tu pas que ces prés
Liquides sont diaprés
De lis, d’œillets et de roses ?

— Papillons, vous êtes fous.
Ces fleurs-là, m’entendez-vous,
Ce sont les vagues amères
Où les rayons miroitants
Font éclore le printemps
Dans un jardin de chimères.

— Qu’importe, si nous croyons
Aux fleurs de qui ces rayons
Dorent la belle imposture !
Dût-on ne point les saisir,
N’est-ce pas encor plaisir
Que d’en risquer l’aventure ?