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la mer


Et, par lignes droites
Où vont s’allongeant
Leurs ailes étroites,
Semble en y plongeant

Au bleu de l’espace
Comme au vert des eaux
Donner quand il passe
Des coups de ciseaux.

Coupez, coupez ferme
Et d’un geste sûr
Le voile où s’enferme
Le timide azur.

Coupez de votre aile
Le brouillard dernier
Où le printemps frêle
Reste casanier.

Afin qu’il soit brave
Comme vous, oiseaux,
Coupez son entrave
De vos noirs ciseaux.

Aux trous que vous faites
Qu’il regarde un peu
Sur la mer en fêtes
Le soleil en feu.