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marines


Hop ! hop ! Leur course s’effare.
Hop ! Ils vont à corps perdu.
Hop ! hop ! Là-haut la fanfare
Sonne. Avez-vous entendu ?

Hop ! Ce qui gonfle leur rage,
C’est la charge qu’en passant
Les sorcières de l’orage
Sonnent d’un accent perçant.

Hop ! hop ! Les vieilles farouches
Avec des gestes hideux
En sonnant à pleines bouches
Gambadent au-dessus d’eux.

On voit flotter par les nues
Les fouets de leurs cheveux blancs,
Et de leurs mamelles nues
Les bouts claquent sur leurs flancs.

Hop ! hop ! hop ! Quand l’une éclate
De rire, c’est un éclair.
Hop ! C’est leur sexe écarlate
Qui, béant, saigne dans l’air.

Hop ! hop ! Ce rouge s’éclipse.
Tout s’éteint. Le gouffre noir
En buccin d’Apocalypse
Élargit son entonnoir.