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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/116

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les blasphèmes

Parti sur mon bateau de toiles
Pour le pays de l’inconnu,
Je veux que les vierges étoiles
Viennent me montrer leur sein nu.

J’ouvrirai toutes les alcôves ;
Je mêlerai mes noirs cheveux
Aux crins d’or des comètes fauves
En disant : « C’est moi, je te veux. »

Si quelqu’une fait la farouche
Et résiste à mon rut puissant,
Je baiserai si fort sa bouche
Qu’elle aura les lèvres en sang.

Je poserai ma main hardie
Sur les grands soleils étonnés
Et j’éteindrai leur incendie
Splendide en leur crachant au nez.

Dans toutes ses métamorphoses
Je fouillerai tout l’Univers
Pour chercher la Cause des causes
Sous ses masques les plus divers,