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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/160

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LES BLASPHÈMES

Une averse de pourpre en flux torrentiel
Mettait un tapis rouge au pavé bleu du ciel.
Et lui, noyé dans cette atmosphère écarlate
Qui servait d’auréole à sa figure plate,
Semblait un assassin ivre, se prélassant
Dans un lit d’incendie aux oreillers de sang.


*



Quoique ce soleil en colère
Me fît bien plus peur que plaisir,
Toutefois, selon mon désir,
La plaine devenait plus claire.

J’allais donc être calme enfin.
Car la lumière rassérène.
Je fixai mes yeux sur l’arène
Que je croyais de sable fin.

Or, je me frottai les paupières
Devant un prodige étonnant ;