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les caresses
Ils diront enfin, tout peureux,
Ce que vous diriez bien pour eux :
Que je vous aime.
Vous le savez, tous tant qu’ils sont,
C’est là leur meilleure chanson,
Toujours la même.
Amour ! amour ! Ils en ont faim,
Et vont vous ennuyer enfin
De rimes folles,
Racleurs de luth dont le concert
Va marmottant sur le même air
Mêmes paroles.
Alors, doucement sommeillez !
Ils vous serviront d’oreillers,
Belle indolente.
Dans un fabuleux opéra
Leur rhythme vous endormira
D’une voix lente.
Chantez, chantez, ô mes chansons,
Chantez, et que vos plus doux sons
Versent les rêves !
Chantez ces chants lointains et frais
Que la brise chante aux forêts
Et l’onde aux grèves.