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nivôse


La force qui m’étreint ne m’est pas vénérable.
Elle m’étreint, il suffit.
Je ne réclame rien au temps irréparable
Qui défait tout ce qu’il fit.

Mais si vous supportez la cruelle rupture
L’air serein, presque content,
En songeant que là-haut une extase future
Renaissante vous attend,

Souffrez que moi, qui n’ai de recours que sur terre,
Je songe aux anciens amours,
Et que je sois navré de me voir solitaire,
Privé de vous pour toujours.

Laissez-moi regretter cet oiseau qui s’envole,
Ce passé qui fut présent.
Laissez-moi, sans que rien au monde me console,
Pleurer des larmes de sang.