là dedans tout seul. C’est bien fait pour lui s’il a écopé. Pauvre idiot, va ! Et quand je pense que ça faisait son malin hier en nous annonçant sa fameuse expédition !
On partit sur cette oraison funèbre.
Une demi-heure après, environ, quand Marius arriva, il n’y avait personne à l’entrée du souterrain, et rien ne décelait que quelqu’un y fût venu.
Il pénétra donc sous la galerie. Il avait du poisson salé, des ignames, des taros et des torches. C’était de quoi manger et voir clair pendant plus de huit jours. Il avait aussi deux lances et trois grands coutelas. C’était de quoi se défendre.
— Vont-ils être contents ! disait-il.
Puis, en avançant, il ajouta :
— C’est singulier, on ne voit pas de lumière au bout du souterrain. Il devrait pourtant en arriver quelques rayons, puisqu’ils ont une torche allumée. Bah ! Elle s’est peut-être éteinte. Mais on ne les entend pas du tout. Peuh ! c’est qu’ils se parlent sans doute tout bas.
Ainsi Marius essayait d’expliquer toutes ces circonstances inquiétantes. Dans le fond de son cœur, il se sentait peu à peu envahi par je ne sais quelle crainte vague, et il pressait le pas dans l’ombre.
Il se trouva bientôt à la bouche intérieure du souterrain. Effectivement il n’y avait aucune lumière dans la grotte.
Un silence de mort y planait.
— Est-ce qu’ils dorment ? pensa-t-il. Il n’est pas