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Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/222

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MES PARADIS



L’œil fou, l’île se décrocher
Du fond de la mer, et, rocher
Devenu bateau sans nocher,

Devant vous qui touchiez sa rive,
Vers l’ombre dont le spectre arrive
Gagner le large à la dérive

Et sous le brouillard et l’embrun
Perdre ses contours un par un
Ainsi que dans l’horizon brun

Se fond un vol de procellaire
Dont au ras des flots s’accélère
L’évasion crépusculaire.