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Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/40

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VII

LE VERT


D’ailleurs, si les instants aux galops furibonds
Passent devant tes mains d’un train tellement vite
Que tu ne puisses dans leur fuite qui t’évite
En arrêter aucun par l’aile de ses bonds,

Il te reste ceci pour t’en créer de bons :
Rêve qu’autour de toi le monde entier gravite.
Il te viendra tous les atouts à cette invite.
Transforme en diamants toi-même tes charbons.

L’illusion suffit au fou qui s’en contente.
De ton linceul, ô mort, fais-toi comme une tente
Au dôme illuminé de tes enchantements.

Sans doute ta raison qui bientôt se rebelle
À cette illusion saura dire : « Tu mens ! »
Mais l’heure ainsi vécue a quand même été belle.