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PEAU ET TISSU ADIPEUX.

épaisseur est en arrière, à la nuque, environ double de ce qu’elle est, en avant, au niveau de la pomme d’Adam. Aux membres, il diminue d’épaisseur de haut en bas. Au bras, il est plus épais en arrière qu’en avant. Au membre inférieur, la différence est notable entre la cuisse et la jambe, de même qu’entre le haut et le bas de la jambe où il acquiert son minimum d’épaisseur.

On voit, par ces quelques indications, la part considérable qui revient au pannicule adipeux dans la conformation extérieure. Il intervient, en effet, non plus seulement à la manière d’un voile pour atténuer les heurts de l’écorché, mais comme facteur direct de la forme au même titre que les muscles et les os. Il y apporte un élément spécial, destiné à accentuer certaines saillies qui existaient déjà chez l’écorché ou même à en créer de nouvelles. Il est certaines régions du corps où, par sa constance et son abondance relative même chez les maigres, il acquiert une sorte d’autonomie. Sans empiéter sur les descriptions détaillées dont seront l’objet, dans la suite, les diverses régions du corps, je crois bon de signaler ici celles dans lesquelles le tissu graisseux joue véritablement un rôle morphologique spécial.

En premier lieu vient la région de la fesse. La graisse y est accumulée surtout vers le centre et au bord inférieur, au-dessus du pli fessier. Elle entre pour beaucoup surtout chez la femme dans le volume de la région. Elle contribue à lui donner la fermeté de consistance et l’élasticité que l’on observe chez les jeunes sujets. Son développement exagéré constitue la stéatopygie des femmes boschimanes, dont il est donné d’observer, pour ainsi dire, chez les Européennes divers degrés d’atténuation.


STÉATOPYGIE CHEZ LES FEMMES BOSCHIMANES.