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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/204

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MORPHOLOGIE.

trochanter et occasionnée par une disposition anatomique dont il est facile de se rendre compte par l’examen du squelette.

La saillie du grand trochanter est plus considérable que celle de l’os de la hanche.


Article V. — MOUVEMENTS DE L’ÉPAULE.


L’épaule est susceptible de mouvements très variés qui se résument dans les suivants : elle peut se porter en avant, en arrière et en haut, entraînant nécessairement le bras avec elle. Le mouvement d’abaissement de l’épaule n’existe guère que lorsque celle-ci a été préalablement soulevée.


§ 1. — Mécanisme articulaire.


Je rappellerai ici que le squelette de l’épaule se compose de deux os, la clavicule en avant, l’omoplate en arrière, formant une véritable demi-ceinture osseuse, embrassant latéralement le sommet de la poitrine. (Voy. page 31, pl. 16 et suiv.) L’extrémité antérieure de cet arc osseux est reliée assez étroitement à la cage thoracique par l’articulation sterno-claviculaire ; latéralement, le centre de l’arc s’éloigne du thorax et s’articule avec l’os du bras (articulation scapulo-humérale) ; enfin la branche postérieure s’en rapproche, mais sans y être rattachée plus intimement que par un simple rapport de contact. L’omoplate, en effet, doublée des muscles qui revêtent ses surfaces, est appliquée sur la cage thoracique sans autre moyen d’union que la pression atmosphérique et les muscles qui servent à provoquer et à régler ses mouvements.

Les mouvements de l’épaule se décomposent en glissements de l’omoplate contre la cage thoracique et en mouvements de moindre étendue qui se passent dans les articulations de la clavicule avec le sternum (articulation sterno-claviculaire) et avec l’omoplate (articulation omo-claviculaire). Nous ne reviendrons pas sur le mécanisme de ces petites articulations. (Voy. page 33 et pl. 11.)

Dans la station droite, les bras retombant sans effort le long du corps, le bord spinal de l’omoplate est dirigé à peu près verticalement, distant de la ligne médiane d’environ la moitié de sa longueur.

Lors de l’élévation de l’épaule, l’omoplate n’opère pas un simple mouvement de translation en haut, elle subit en même temps un léger mouvement de rotation sur elle-même, en vertu duquel le bord spinal devient oblique, l’angle interne se rapprochant de la colonne vertébrale, l’angle inférieur s’en éloignant et se portant en même temps en dehors.