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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

licale que le sillon abdominal médian s’incurve latéralement, répondant en avant à l’incurvation du sillon lombaire médian en arrière ; il en résulte, dans le modelé du plan des muscles grands droits de l’abdomen, des modifications sur lesquelles il est inutile d’insister.


D. Torsion du tronc. (Pl. 99 et 100.)


Dans la station debout, la rotation du tronc s’accompagne presque inévitablement d’un mouvement de rotation du bassin sur les têtes fémorales, en même temps que d’un mouvement des deux épaules, l’une se portant en avant, l’autre en arrière.

C’est à la région du ventre et des reins que se remarquent les modifications de forme dues exclusivement à la torsion du torse. Elles sont, d’ailleurs, assez minimes, le mouvement lui-même ayant peu d’étendue. Nous remarquons que les muscles spinaux lombaires ne se contractent pas en même temps des deux côtés lorsque le mouvement est pur et exempt d’extension. Si le mouvement se fait sans effort, ce sont les spinaux du côté opposé à la direction du mouvement qui se contractent. Mais le mouvement rencontre-t-il une résistance, on voit aussitôt les spinaux du même côté entrer en contraction. Pour ce qui est des obliques de l’abdomen qui sont également des rotateurs, une distinction semblable est difficile à établir. En effet, de chaque côté nous avons deux muscles superposés, le grand et le petit oblique, dont les fibres dirigées en sens inverse agissent en sens opposé, de telle sorte que, quel que soit le sens du mouvement, il y a toujours de chaque côté un muscle contracté, soit le superficiel, soit le profond.

Les changements de forme les plus importants qu’entraîne la torsion du tronc se passent à la partie supérieure du torse et au bassin, sous l’influence des mouvements associés des épaules et des hanches. Nous n’avons pas à nous étendre ici sur les mouvements des épaules ; l’étude que nous avons faite précédemment nous en dispense, et nous retrouvons ici sur le même torse, d’un côté toutes les formes qui résultent de l’épaule portée en avant, et de l’autre toutes celles qu’entraîne l’épaule ramenée en arrière. (Voir page 194.)

Quant aux mouvements de rotation du bassin sur le fémur, ils sont exécutés par les muscles rotateurs de la cuisse, dont le point fixe est déplacé et porté du bassin au fémur. Cette rotation du bassin s’obtient par le concours des muscles antagonistes agissant de chaque côté du corps, par exemple : les rotateurs en dedans à droite, en même temps que les rotateurs en dehors à gauche. Du côté où le mouvement se dirige, ce sont les rotateurs en dedans qui se contractent, pendant que du côté opposé ce sont les rotateurs en dehors qui entrent en action.

C’est ainsi que nous trouvons, dans les régions de la fesse et de la hanche, de grandes différences d’un côté à l’autre du corps. Du côté opposé à celui où se dirige le mouvement,