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MORPHOLOGIE.

bras. Nous étudierons les modifications morphologiques dans toute l’étendue du membre, dont le mouvement de rotation comporte quatre degrés représentés sur les planches 101, 102 et 103, la supination, la demi-pronation, la pronation et la pronation forcée.

Les formes du tronc lui-même sont modifiées par ces mouvements. En avant, le grand pectoral, relâché dans la supination, se contracte au fur et à mesure que se produit la rotation. Dans la pronation forcée, il est dur, saillant, globuleux, les faisceaux secondaires se dessinent à sa surface. En arrière, les omoplates, d’abord rapprochées et portées en arrière, s’éloignent ; le moignon de l’épaule a tendance à se porter en avant, ce qui arrive à la fin du mouvement. Le deltoïde, d’abord au repos, subit un mouvement de torsion sur lui-même, ses faisceaux distincts parfois sous la peau ont subi, lorsque le membre est à la limite extrême du mouvement, une sorte d’enroulement autour de la tête humérale ; les muscles du bras, biceps et triceps, subissent un enroulement de même sorte qui se traduit, dans les formes extérieures, par l’obliquité des saillies musculaires et des sillons qui les séparent.

L’avant-bras éprouve dans sa forme générale des changements considérables. Aplati en supination, il est arrondi en pronation, ce qui résulte de la superposition des os qui se croisent. Les planches 101, 102 et 103 sont destinées à éviter de longues et difficiles descriptions. L’artiste suivra facilement, grâce aux croquis anatomiques qui les accompagnent, les déplacements des différents muscles. Il faut noter que le poignet conserve à peu près sa forme aplatie. Il est plus étroit dans la pronation que dans la supination.


Article VIII. — MOUVEMENTS DU COUDE.


§ 1. — Mécanisme.


Je rappellerai que l’articulation du coude est une véritable charnière qui ne permet qu’une seule sorte de mouvement (voy. page 49) : mouvements de flexion et d’extension autour d’un axe transversal passant par l’extrémité intérieure de l’humérus. Cet axe n’est pas perpendiculaire à celui du membre, mais un peu oblique de haut en bas et de dehors en dedans, de sorte que l’avant-bras ne se fléchit pas directement sur le bras, et que la main, au lieu de joindre l’épaule, se porte en dedans.

Dans la flexion, les faces antérieures de l’avant-bras et du bras n’arrivent au contact que dans la partie voisine de l’articulation.

Ce mouvement est limité par la rencontre de l’apophyse coronoïde avec la cavité de même nom de l’humérus. L’extension ramène les deux segments du membre dans la même direction. Il arrive même parfois que la limite est dépassée et que l’avant-bras forme avec