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MORPHOLOGIE.


§ 3. — Modifications des formes extérieures. (Pl. 105, 106 et 107.)


A. Extension. — L’extension a déjà été étudiée, comme pour la hanche, dans les descriptions consacrées aux formes au repos. Dans l’attitude conventionnelle, le genou est étendu, mais on constate que le muscle extenseur, le quadriceps, n’en est pas moins dans le relâchement, ce qui s’explique par ce que le centre de gravité du tronc, qui passe en arrière de l’articulation coxo-fémorale, passe en avant de l’articulation du genou, et que, ici comme là, l’article est maintenu par le seul fait de la pesanteur en extension passive, mouvement limité par la résistance des ligaments distendus. On voit alors, ainsi que je l’ai déjà décrit, les diverses portions du quadriceps se fondre, pour ainsi dire, en une masse uniforme d’où se détachent en bas deux saillies inégales, sur lesquelles je me suis longuement étendu, les reliefs des extrémités inférieures du vaste interne et du vaste externe. Lorsque le quadriceps se contracte, tout change. Le droit antérieur se dessine nettement au milieu de la cuisse et, sur les côtés, le vaste interne et le vaste externe, pendant que les reliefs inférieurs disparaissent. La région sous-rotulienne offre, par contre, des formes plus simples, les plis transversaux sont supprimés, le relief du tendon rotulien s’accentue.

B. Flexion. — Dans la flexion du genou, la rotule, appliquée contre la trochlée fémorale, s’enfonce dans le vide ouvert en avant entre le fémur et le tibia, et la saillie qu’elle fait dans l’extension, s’efface d’autant plus que la flexion est plus prononcée.

Le tendon rotulien est distendu, et, de chaque côté, les pelotons adipeux font des saillies qui augmentent avec le degré de flexion, si bien que, dans la flexion extrême, elles dépassent le niveau du tendon, qui se trouve alors au fond d’une sorte de gouttière.

Les deux condyles du fémur forment, plus en arrière, deux reliefs latéraux très appréciables sous la peau, mais inégaux et avec des caractères distincts. En dedans, le condyle interne n’apparaît que dans une petite étendue ; il est coiffé, pour ainsi dire, par l’extrémité inférieure du corps charnu du vaste interne, ce qui donne à tout ce côté du genou une forme arrondie, pendant que le côté externe, où le rebord de la trochlée est très visible, forme un angle tranchant, se continuant avec la tubérosité externe. Le vaste externe est situé plus haut ; mais on observe la saillie très distincte du crural découvert par le fascia lata, dont la corde se sent plus bas. L’interligne articulaire est surtout visible en dehors. (Pl. 105.)

En arrière, se creuse le jarret, limité latéralement par les tendons des muscles postérieurs de la cuisse qui font comme deux rebords. Le rebord interne descend plus bas, de sorte que le jarret s’ouvre, non pas directement en arrière, mais en arrière et en dehors. Il est formé par les tendons du droit interne et du demi-tendineux doublés en dedans par