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DÉLIMITATION DE L’ANAPHYLAXIE

En effet, on peut par certaines actions physiologiques modifier assez intensivement les réactions d’un animal, pour que, tout de suite après l’injection d’une toxine, il réagisse comme un animal anaphylactisé. J’ai pu réaliser cet état en faisant subir une très forte hémorrhagie. Un chien (Gallapaga) ayant perdu de sang 4,3 p. 100 de son poids (ce qui n’est jamais mortel chez le chien) reçoit une dose insignifiante de crépitine, dose qui n’est jamais mortelle même au bout d’un mois (0,001). Or, tout de suite après l’injection, il était dans un état misérable, voisin de l’état des chiens anaphylactisés. Dans ce cas il serait absurde de parler d’anaphylaxie : c’est une sensibilité plus grande, explicable par l’hémorrhagie antérieure. On conçoit très bien alors que, dans des conditions que nous ignorons, certains individus se trouvent également plus sensibles, sans qu’il puisse être question d’anaphylaxie spontanée.