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118 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

Certes Mesmer, puis, après Mesmer, Puységur, Deleuze, Husson, Braid, Liébeault, avaient fait de très remarquables expériences, mais elles étaient assez imprécises pour ne pas entraîner la consé- cration officielle, toujours très lente, toujours retardataire. Elles n'avaient pas pu dégager la physiologie de l'hypnotisme des nuages magiques où ce phénomène s'enveloppait.

J'ai pu, en 1875, étant étudiant encore, établir que l'hypnotisme n'était pas une illusion due à des fraudes habiles ou grossières, que c'était un fait physiologique et psychologique, aussi naturel, aussi expérimentalement démontrable que le tétanos provoqué par la strychnine, et le sommeil provoqué par l'opium.

D'ailleurs, pour indiquer quel était l'état des esprits en 1875, quand, deux ans avant Charcot et avant Heidenhain, je publiai mes recherches, il me suffira de citer les paroles par lesquelles je com- mençais mon mémoire : « il faut un certain courage pour prononcer le mot de somnambulisme. » Peut-être aujourd'hui faut-il moins de courage pour prononcer le mot de fantômes.

Actuellement, le somnambulisme est un fait avéré, incontesté, qui n'appartient plus à la métapsychique.

Tout de même, il y a dans l'histoire du somnambulisme deux ou trois chapitres qui relèvent de la cryptesthésie. On peut en effet se demander: l°si l'action dite magnétique du magnétiseur a quelque chose de spécifique, en d'autres termes s'il y a des effluves magné- tiques, appréciables seulement par les sensitifs ; 2° si l'état d'hyp- notisme crée la cryptesthésie.

a. — Effluves magnétiques.

Il s'agit de savoir si, quand on magnétise d'après l'ancien mode, par des passes magnétiques, comme le faisaient Du Potet, Deleuze, Lafontaine, comme je l'ai fait maintes fois, comme on le fait souvent encore, on dégage un certain fluide magnétique, spécial, une force humaine, agissant sur les êtres humains. Malheureusement nous ne pouvons à cette importante question apporter de réponse satis- faisante. Tout est encore incertain.

L'hypothèse la plus simple, celle qu'on teud à adopter aujourd'hui, c'est que, si un sujet s'endort, c'est par suggestion, verbale ou non verbale, que par conséquent toutes les passes, dites magnétiques,

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