Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

122 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

ressant d'en faire une étude approfondie. Est-ce un fluide magné- tique? Est-ce la suggestion verbale? Est-ce l'hypersensibilité des sens normaux? Est-ce la télépathie? Toutes les hypothèses sont également admissibles. Malgré d'innombrables travaux, il est impossible de conclure. Myers disait : « Il est probable que les passes magnétiques ont un certain pouvoir spécifique per se» l .

Je vais un peu plus loin dans le doute, et je dirai que c'est presque probable.

On ne peut guère ajouter grande confiance aux dires des magné- tisés sur la vision des effluves. « La plupart des somnambules, disait Deleuze, en 1813, voient un fluide lumineux et brillant envi- ronnant leur magnétiseur et sortir avec force de sa tête et de ses mains. » Mais cela n'a pas été répété, et cette vision est assurément un cas de suggestion. De même, malgré son grand talent et ses admi- rables efforts, A. de Rochas n'a pu en toute rigueur scientifique démontrer l'extériorisation de la sensibilité. Je laisse de côté la perception des effluves de l'aimant, car l'étude de cette radia- tion de l'aimant ne rentre pas dans le domaine de la métapsy- chique.

Si je ne puis accepter les idées de A. de Rochas sur l'extério- risation de la sensibilité, c'est qu'il n'a vraiment pas su se mettre en garde contre la suggestion . Sauf les cas où il agissait sur les malades de Luys, à la Charité (malades qui certainement frau- daient) les sujets de A. de Rochas étaient de bonne foi ; mais les succès qu'obtenait de Rochas — et que rarement d'ailleurs d'autres ont pu obtenir après lui — ne semblent dus qu'à des sugges- tions.

D'après J. Maxwell, on peut, en se mettant dans une obscurité pro- fonde, et après que les yeux sont restés longtemps dans cette obscu- rité, voir des effluves lumineux qui se dégagent des doigts. Cette question des effluves lumineux a été traitée par A. de Rochas d'une manière approfondie 2 . Il rapporte des observations dues au

1. Human Personality, I, 404. Voy. aussi Mad. Sidgwick et À. Johnson, S. P. R., janvier 1912, 184.

2. Les radiations lumineuses du corps humain (A. S. P., XXI, septembre 1911, 264. •

�� �