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140 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

chez maints individus hypnotisables, assez pour leur faire lire avec exactitude des devises, des lettres, des adresses, des empreintes postales, enfermées dans des enveloppes ou des boîtes de carton et de bois. Dans un cas Sir T. Wilshire avait écrit le mot concert, et croyait avoir écrit correct. Le voyant lut concert. Sir Wilshire lui dit que c'était une erreur, mais, en ouvrant la boîte, il constata que c'était bien concert qui avait été écrit.

La statistique que donne le major Buckley serait absolument décisive, s'il n'y avait pas possibilité de quelque erreur systéma- tique. Il a été lu des devises contenues dans 4.680 coquilles de noix, et comprenant environ 36.000 mots.

Herbert Mayo, médecin et physiologiste anglais éminent, qui soignait en Angleterre le colonel C... envoya à un ami américain qui habitait Paris, une boucle de cheveux d'un de ses malades, le colonel G... Une somnambule de Paris déclara que C. . avait uue paralysie partielle des hanches et des jambes, et que pour une autre affection il avait l'habitude de se servir d'un instrument de chirurgie.

Si je cite ce fait de lucidité, ce n'est pas qu'il soit plus remarquable que beaucoup d'autres, mais c'est parce qu'il est attesté par un physiologiste expérimenté, tel que M. H. Mayo, et qu'il fut assez net pour avoir convaincu ce savant distingué que la lucidité existe l .

Le D r Dufay de Blois a eu avec une somnambule non profession- nelle, nommée Marie, de bons exemples de cryptesthésie 2 .

Il reçoit le matin une lettre d'un officier de ses amis qui est en Algérie, malade, dysentérique, forcé de coucher sous la tente. Il place la lettre sous deux enveloppes qui ne portent aucune indica- tion, et met le soir la lettre entre les mains de Marie. Elle dit qu'il s'agit d'un militaire, malade de dysenterie. Et, pour aller le retrouver, elle s'embarque (imagiuairement), a le mal de mer, voit des femmes en blanc, qui ont de la barbe (sans doute des Arabes). Elle voit l'officier, très maigre, malade, avec un lit, trois planches sur des piquets au-dessus du sable humide.

1. Cités par Boirac, La métagnomie {A. S. P., novembre 1916, 159-162).

2. C. Wallace, loc. cit., tr. fr., 92.

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