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148 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

l'aspect de la personne ayant trouvé l'objet. En réalité ce porte- crayon fut rapporté le lendemain ; mais tous les détails sur la maison, la forme et la découverte du porte-crayon, puis sa mise dans une boîte, furent reconnus exacts.

Le D r Osty a étudié dans les plus grands détails un cas admirable de cryptesthésie, un des plus complets qu'on ait encore pu cons- tater. Mais, par suite de diverses circonstances, on ne peut donner les noms. Je prendrai donc des pseudonymes, et changerai les dates et les lieux.

Le 23 septembre 1919, M. Nicolas Cordier, conseiller municipal, célibataire, possesseur d'une assez grande fortune, adonné aux recherches botaniques, part pour aller faire une excursion botanique dans les montagnes des Vosges : mais le soir il ne rentre pas chez lui. Sa mère et les parents qui demeurent avec lui s'inquiètent : toute la nuit du 23 au 24 on cherche à avoir des détails sur son excursion. Le lendemain matin on ne le revoit pas. Ou sait seule- ment qu'à 3 heures deux passants Font aperçu dans la montagne, en une région accidentée, et relativement dangereuse. Alors on fait des recherches plus actives ; non seulement la police, mais encore des soldats du régiment voisin explorent les ravins, les val- lons abrupts ; on ne trouve aucun indice. Les journaux de la localité, et même les journaux de Paris, mentionnent la dispari- tion deM. Cordier. Safamillepromet unerécompense de 5.000 francs à celui qui pourra découvrir le corps, et les recherches, assidues, persistantes, continuent du 23 septembre au 7 octobre.

Le 7 octobre, en désespoir de cause, le frère de M. Cordier adresse une lettre au D r Osty, en le priant d'essayer la clairvoyance de quelque somnambule. M. Osty, averti par un télégramme, est à peine au courant des conditions dans lesquelles M. Cordier a dis- paru. On lui envoie quelques vêtements habituels de M. Cordier; il prend simplement une jarretelle, et, sans autre objet, sans donner la moindre indication sur la personne et sa disparition, met la jarretelle entre les mains deMad. M. .., endormie. Mad. M... tout de suite dit qu'il s'agit de quelqu'un, qu'elle décrit assez exacte- ment, qui a été dans la montagne, qui avait des touffes d'herbes à la main, et qui a été précipité dans un ravin qu'elle décrit,

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