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Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/209

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CRYPTESTHÉSIE SPIRITIQUE 197

cryptesthésie. « Je vois quelqu'un qui se nomme L... — Louis, n'est-ce pas? — (Signe de tête d'acquiescement de la part de Mad. de M...) C'est votre fils?... — Oui. — lia été tué pendant la guerre? — Non... — Pourtant, dit Mad. Briffaut, il me fait signe qu'il est mort brus- quement, brutalement, tout d'un coup... » Or de fait Louis de Monte- bello, avant la guerre, a été, par un rare et tragique événement, frappé de la foudre. On remarquera que, si Mad. Briffaut a fait une erreur, c'est une erreur d'interprétation. Elle a vu la mort brutale, brusque, soudaine, de Louis, et elle en a conclu (à tort, mais selon toute vraisemblance) que c'avait été par un fait de guerre. D'autres indications précises et précieuses ont été données. A côté de Mad. de Montebello, Mad. Briffaut voit une vieille dame qui écri- vait, écrivait constamment. Il s'agissait très nettement de la grand' mère de Mad. de Montebello qui a passé à écrire ses mémoires les quinze dernières années de sa vie.

Il est à remarquer que cette expérience avec Mad. de Montebello est très belle ; et que cependant avec d'autres personnes Mad. Brif- faut a eu des résultats tout à fait nuls. La clairvoyance, dans ces cas, semble dépendre presque autant du percipient que de l'agent. En général, Mad. de Montebello, quand elle va consulter un médium, un sensitif, un somnambule, obtient des réponses extraordinaire- ment détaillées et précises, de sorte que je serais tenté de supposer que la lucidité du médium ne s'exerce pas indifféremment pour tout le monde. Il y a des personnes qui les inspirent, et d'autres qui ne les inspirent pas.

Mad. A. G. Le Ber, ma fille, dont Mad. B... connaissait le nom, a reçu quantité de précisions, dont la valeur se trouve à peine atténuée par ce fait que le nom de Mad. Le Ber était connu de Mad. Briffaut. En effet, pour savoir tout ce qu'elle a dit, Mad. Brif- faut eût dû se livrer à une prolongée et difficile enquête. En tout cas Mad. Briffaut a textuellement indiqué une conversation abso- lument intime que Mad. Le Ber a eue avec son frère, mon fils Albert, tué pendant la guerre, et cette conversation intime, personne de vivant ne le connaissait que Mad. Le Ber.

Arnaud de Gramont, avec le pseudonyme docteur X..., va voir Mad. Briffaut et lui dit qu'il a perdu un fils à la guerre. Mad. B... lui dit, ce qui est vrai : « il a été tué d'une blessure à la tête, il est

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